
Quand à la fin des années 1980, Fabrizio Calvi se lance dans une large enquête pour tenter de raconter l'histoire de l'OSS (ancêtre de la CIA) dans le Second conflit mondial, il espère combler un trou historiographique en profitant d'archives américaines récemment déclassifiées. En effet, les agents français engagés par un OSS balbutiant surpris puis boosté par l'attaque sur Pearl Harbor n'ont pas droit à leur mémoire spécifique. Pour peu, on les prendrait même pour des traîtres... ! Un comble pour ces agents qui ont risqué leur vie et payé souvent très cher leur engagement pour la cause alliée dans l'OSS avec l'accord des cadres toujours actifs du SR de l'armée d'armistice qui ne cessèrent jamais de résister aux services allemands.
Si la Résistance intérieure, le BCRA et le SOE ont déjà au début des années 90 leur mémorialistes et leurs historiens, les premiers réseaux OSS en AFN et en France occupée souffrent d'un déficit historiographique réel. Avec son style journalistique vivant, Calvi nous fait découvrir la création parfois un peu ubuesque des premiers jalons de ce qui deviendra, grâce au soutien du président Roosevelt et aux fonds quasi inépuisables du Trésor, une agence efficace qui s'associa avec les experts du SOE (l'IS faisant la grimace !) et obtint des résultats inespérés dans les domaines de la récolte et de l'acheminement (radios) du renseignement militaire et civil et de l'aide directe aux maquis.
RC