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Freefrench / Jacques Ghémard

 

Etienne et Violette Szabo de Francis Deleu le dimanche 09 mars 2003 à 22h21

Bonsoir,

Nous avons pensé que la plus belle manière de remercier Madame Tania Szabo pour sa participation à "Livres de Guerre" était de rendre hommage à ses parents en reproduisant le récit de leur héroïque parcours publié par la "Revue de la France Libre".


UN COUPLE HEROIQUE FREE FRENCH / BRITISH

Beaucoup de Free French se rappellent leur extraordinaire défilé à Londres le matin du 14 juillet 1940 : devant le Cénotaphe de Whitehall, le Général de Gaulle déposa une gerbe, la sonnerie "Aux Morts" retentit. Les troupes françaises - quelques centaines d'hommes - défilèrent, marins, aviateurs, Légion étrangère, puis les jeunes engagés marchant sans armes, mais avec une allure indomptable. La foule, émue et électrisée par la tragédie de la France et la résolution des Free French, leur fit une ovation et se précipita sur eux pour les accueillir et les encourager. Ce fut la première manifestation publique de l'amitié entre le peuple anglais et les Free French qui ne peut s'oublier et ne s'oubliera jamais.
Le Sergent-chef Etienne Szabo avait défilé avec son unité la 13e Demi-brigade de Légion étrangère. Il avait 30 ans, était impeccable, élégant, gai, avait servi la France avec honneur et fidélité depuis l'âge de 17 ans, en Afrique du Nord, Moyen-Orient, Indochine. Il venait de se battre à Narvick en Norvège contre les Allemands, dont l'attaque en France le 10 mai 1940 avait contraint le corps expéditionnaire franco-anglais à rembarquer. La 13e DBLE se retrouva en Grande-Bretagne et répondit en grande partie à l' Appel du 18 juin à poursuivre le combat avec nos alliés jusqu'à la victoire.
Que faire après le défilé par si beau temps ? Découvrir Londres et ses habitants, flâner dans Hyde Park...
Dans leur cottage de Brixton (banlieue de Londres), Charles et Reine Bushell étaient alarmés par les événements de France, d'autant plus que la famille d'origine de Reine Bushell née Leroy résidait dans la région d'Abbeville, où, pendant la guerre de 1914-1918, Reine avait connu Charles qui servait dans le RASC.
Ce jour-là, 14 juillet, ils encouragèrent leur fille Violette, âgée de 19 ans, accompagnée d'une amie, à aller à Londres voir le défilé et ramener avec elles un des soldats français qui devait se sentir perdu et solitaire. C'est ce qui se passa: la charmante et primesautière Violette, qui parlait français, fut remarquée par Etienne Szabo, et le trio se rendit à Brixton chez les parents Bushell pour un chaleureux dîner où l'on but à la résurrection de la France. Sir Winston Churchill ne venait-il pas de déclarer à la BBC :
"Je proclame ma foi que nous vivrons pour voir un 14 juillet où une France délivrée se réjouira à nouveau dans sa grandeur et dans sa gloire, et une fois de plus se tiendra à l'avant-garde comme champion de la liberté et des droits de l'homme."
Etienne et Violette se revirent tous les jours pendant la courte permission d'Etienne, qui regagna le camp voisin d'Aldershot. Leurs sentiments s'étaient épanouis en une sérieuse idylle, et comme le départ du régiment semblait imminent, le mariage fut décidé. La cérémonie simple et joyeuse eut lieu le 21 août à Aldershot, en présence du colonel Koenig et d'une vingtaine de légionnaires. Quelques jours plus tard, la Légion embarquait et Violette restait chez ses parents.
Des cartes postales discrètes arrivèrent du tour de l'Afrique, puis, pendant l'été 1941, Etienne s'annonçait avec une permission d'une semaine à Liverpool, ayant providentiellement trouvé un moyen de transport avion aller-retour depuis Le Caire!
Après cette deuxième lune de miel, Violette s'engagea dans l'Auxiliary Territorial Service (ATS) en septembre 1941 et devint une excellente opératrice de contrôle de tir dans la Batterie anti-aérienne 481. Sa gaîté, sa disponibilité, son efficacité entretenaient son entourage. En avril 1942 elle se résigna à quitter la batterie pour préparer la naissance de sa fille Tania, le 8 juin 1942.
Juste au même moment, l'Adjudant-chef Etienne Szabo se trouvait à Bir-Hakeim, au centre des grands combats de la guerre du désert. L'Afrika Korps devenait maître du terrain. Churchill vint en Egypte pour se rendre compte par lui-même et lancer Montgomery dans la contre-attaque.
Contre-attaque, qui fut déclenchée le 23 octobre 1942. Entre-temps, Szabo avait appris qu'il était l'heureux père de Tania, mais le destin ne lui ferait pas connaître sa fille: à la tête de sa section, il fut mortellement blessé à El Alamein le 24 octobre 1942.
Violette fut atteinte en plein coeur par la terrible nouvelle, mais elle ne tarda pas à durcir sa volonté et déclara: "Je veux faire plus, beaucoup plus dans cette guerre." Elle était prête quand elle fut approchée par la Military Intelligence, Special Operations Executive (SOE) dirigée par le Captain Maurice Buckmaster.

Après la directive de Churchill "Set Europe in flames", les Services Secrets constatèrent que la majorité des Français était bien disposée envers les Alliés, et beaucoup prêts à les aider. Des équipes dévouées et reliées entre elles par des agents formés en Grande-Bretagne donnèrent des informations inestimables sur les usines de guerre, les mouvements de troupes, et organisèrent des sabotages. Le SOE commença à recruter aussi des femmes pour les envoyer en France, et Violette était préparée au danger et à faire quelque chose qui en valait la peine.
Jugée très apte à la tâche d'agent secret, Violette fut engagée en septembre 1943 comme officier dans les FANYS (First Aid Nursing Yeomanry) et envoyée à l'entraînement: lecture de cartes, émission en morse, usage des armes et explosifs, parachutisme, longues marches, exercices de commando, travail psychologique pour de nouvelles identités, les filatures, les interrogatoires.
Le 8 avril 1944, Violette et son chef s'envolèrent de nuit sur un Lysander et atterrirent dans un champ près de Chartres; accueillie par une équipe de résistants, elle prit le lendemain le train pour Paris, puis, seule, pour Rouen, son chef y étant "brûlé" . Sa mission était de savoir ce qui restait du Réseau et sur qui compter à la veille du débarquement. Elle dut relier un à un les fils rompus par la Gestapo, et après deux semaines de tension extrême dans cette zone ultra-contrôlée, elle repartit à Paris, retrouva son chef et regagna la Grande-Bretagne, où son travail fut très apprécié.
La nuit du 5 juin, D-Day, Violette, trois autres agents et des containers d'armes s'envolèrent dans un Liberator qui dut faire demi-tour, mais, la nuit suivante, ils décollèrent à nouveau et après 4 heures de vol, furent largués et accueillis près de Sussac par un maquis enthousiaste et excité par la nouvelle du débarquement.
La mission de l'équipe était de fortifier le maquis pour créer la confusion sur les arrières et les communications de l'ennemi. Le 10 juin, Violette devait porter les plans d'action au chef du maquis de Corrèze, présentée par Anastasie, le jeune chef du maquis local de Haute-Vienne, dont la tête était mise à prix et qui devait être de retour avant quatre heures de temps.
En voiture, les deux résistants tombèrent sur l'avant-garde de la Division das Reich; armés tous deux, ils cherchèrent à s'enfuir, mais la pression de dizaines d'Allemands augmentant, Violette fit face, tira tous les chargeurs de son Stengun sur des soldats qui tombèrent, permettant à Anastasie de réussir à s'échapper. A bout de munitions et de souffle, Violette fut finalement rejointe et maîtrisée par les poursuivants, elle cracha à la figure de l'officier allemand. C'est le même jour, à peu de distance, que la même avant-garde de la division das Reich commit le massacre d'Oradour-sur-Glane.
Interrogée à la prison de Limoges, Violette garda le silence qui était maintenant sa plus grande contribution à la cause commune.
Elle maintint la même attitude digne et indomptable devant ses bourreaux de la Gestapo à Paris. Le 8 août, elle fut envoyée au camp de déportation de Ravensbrück puis à Torgau , Königsberg et à nouveau Ravensbrück en janvier 1945, où elle fut exécutée sans jugement, son corps fut brûlé. Elle avait 23 ans.
Violette Szabo-Bushell reçut à titre posthume la George Cross que le roi George VI remit à sa fille Tania avec ces mots: "Je ne pense pas que j'aurais eu le courage de faire ce que votre magnifique mère a accompli ", et la Croix de Guerre française.
L'Adjudant-chef Etienne Szabo fut décoré de la Croix de la Légion d'Honneur, de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre.
Mari et femme, Free French et anglaise, ont sacrifié leur jeunesse de façon exemplaire pour leur patrie et la liberté.

(Article signé par J.Mouchel-Blaisot, publié dans le numéro spécial de la "Revue de la France Libre" à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'appel du 18 juin 1940).

Bien cordialement,
Francis.

Photo: Violette et Etienne Szabo le jour de leur mariage (21 août 1940)

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1 precision de Contributeur sans E-mail valide 24 avril 2003 08h54
2 Le texte de la revue de la France Libre ... de Jacques Ghémard 24 avril 2003 15h04
2 Les combats de l'Himeimat de Francis Deleu 24 avril 2003 15h40
3 La 1e DFL et Amilakvari de Francis Deleu 24 avril 2003 20h53
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