Bonsoir,

Je rebondis sur la contribution de Francis dans laquelle il citait Jean Daniel :

Ce qui heurte alors de nombreux Juifs qui, comme moi, se sont engagés à se côtés, c'est l'emploi du terme "peuple" au singulier. Pour des hommes comme Joseph Kessel, Romain Gary, Georges Boris et Léo Hamon, qui l'ont rejoint très tôt après l'appel du 18 juin, le peuple auquel ils pensent appartenir, c'est le peuple français. Que de Gaulle distingue entre ses compagnons, voilà ce qui les a choqués et ce qui m'a choqué. Je trouvais que de Gaulle n'avait pas le droit, lui qui avait été entouré de Juifs français dans la Résistance, d'enfermer les Juifs français dans une appartenance inconditionnelle à l'Etat d'Israël.

Je viens de télécharger un vieux bouquin sur Europeana, L'antisémitisme : son histoire et ses causes / Bernard Lazare ; étude d'André Fontainas / Lazare, Bernard (1865-1903), 1934

Je n'ai pas bien compris de quand il date, je pense que 1934 est une date de réédition ???

Mais j'y ai trouvé ces phrases :

Qu'entend-on communément par nation ? Selon Littré, une nation est une « réunion d'hommes habitant un même territoire, soumis ou non à un même gouvernement, ayant depuis longtemps des intérêts assez communs pour qu'on les regarde comme appartenant à la même race ». A cette définition de la nation, Littré oppose celle du peuple : «multitude d'hommes qui, bien que n'habitant pas le même pays, ont une même religion et une même origine ».

Il me semble donc que si Jean Daniel avait relus les définitions de ces deux mots dans un vieux Littré, ils n'aurait pas été heurté et aurait pensé que l'on pouvait faire partie à la fois de la nation française et du peuple juif.

Amicalement
Jacques