Bonsoir,
Il y a là un fait qui résiste aux analyses les plus pénétrantes et , comme l'écrit J.-L. Barré ( dont il faudra que je me décide à déposer le livre dans les propositions de débats !) :
"Qu'il ne se soit trouvé en juin 1940 aucun chef militaire de haut rang ni personnage politique de premier plan pour prendre la tête de la rébellion reste une des énigmes les plus déroutantes de notre histoire nationale. Evoquant cette "faillite de l'élite" dans une longue lettre qu'il adressera à F. Roosevelt en octobre 1942, C. de Gaulle rappellera "la situation proprement inouïe" qui apparut ainsi au moment de l'armistice. Traumatisme face à l'ampleur du naufrage collectif ? Conscience coupable, souci de partager le sort commun face à la résignation ? Impuissance à transgresser conformismes, dogmes et hiérarchies ? Le fait est que, du plus prestigieux des amiraux au plus influents des dignitaires du régime, aucun de ceux qui détiennent alors queqlue autorité ou légitimité pour le faire, ne se résoudra à gagner Londres, sinon Alger." (p. 44)
Et l'auteur de citer en tête Georges Mandel dont on a vu qu'il ne pouvait/voulait pas quitter la France, comme si la perspective d'une telle rupture était inimaginable, car trop inquiétante, terrifiante même, pour le républicain légaliste qu'il fut...
Cordialement,
René Claude |