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Freefrench / Jacques Ghémard

En réponse à
-1Alain de Kerillis de Jacques Ghémard

Les derniers jours de De Kérillis de Francis Deleu le jeudi 03 mai 2007 à 15h56

Bonjour,

Saluons d'abord Léon (Bel) qui nous a communiqué une piste de recherche :

*** Fait prisonnier le 14 juillet , executé le 18 par les allemands et leurs suppletifs miliciens aprés les tortures que l'on suppose. Les differents sites consacrés aux SAS donneront + de details ,je pense egalement au livre de Bonnecarrere "Par le sang versé " ***

Plus précisément, il s'agit du livre "Qui ose vaincra" (sous-titre de mon édition "Les parachutistes de la France libre").

Les derniers jours du lieutenant de Kérillis.

Le sinistre milicien Munoz, déguisé en tenue de parachutiste, parvient à mystifier un brave fermière (Kerhervé) qui renseigne le milicien sur le lieu où de Kérillis et les SAS ont dressé leur camp. Les miliciens avec à leur tête les Francs-Gardes, Di Constanzo et Maurice Zeller, investissent le camp.
Le récit de Paul Bonnecarrère :

*** Le feu est ouvert sans sommation sur les joueurs de belote. Les miliciens sont parvenus à se glisser à moins de dix mètres du camp. Decrept, Galliou et Collobert sont tués sur le coup. Pinci roule sur lui-même, s'abrite dans les broussailles.
Le lieutenant de Kérillis se dresse, Colt au poing.
Avant d'avoir pu tirer, il reçoit une balle dans le ventre, lâche son arme et s'écroule. Harbinson et Pettin sont griève­ment atteints avant d'avoir pu tenter la moindre riposte. Le lieutenant Fleuriot est resté allongé, impuissant.
A quelques mètres en retrait, Croenne qui vient de terminer le pansement de Terisse, ce dernier et Pams parviennent à décrocher. Le blessé a son pied à nu, Pams est en chemise, seul Croenne est revêtu de son uniforme complet, mais aucun des trois n'a la moindre arme. Terisse a du mal à suivre, il boite bas, déchire son pansement.
- Tu veux qu'on te porte ? interroge Croenne sans ralen­tir.
- Ça va, filez devant, je vous rejoindrai.
- Tu parles, comme on va te laisser ! De toute façon, je ne pense pas qu'ils nous aient remarqués, je crois qu'on est sortis de l'auberge.
Plus lentement, soutenant leur compagnon blessé, les trois parachutistes poursuivent leur fuite aveugle à travers l'épaisse forêt.
Autour du camp il ne reste plus un seul homme en état de presser la détente d'une arme. Jusqu'à l'ultime extrémité, les S. A. S. ont riposté, mais ils n'ont réussi qu'à tuer un milicien, à en blesser deux autres.
- Transportez les morts et les blessés ! gueule Di Cons­tanzo. On va ramener son mari et son fils à la vieille.
Le père Kerhervé est mourant, le fils est moins grièvement atteint.
Blessés et morts sont portés sans ménagement et jetés devant la ferme.
La mère Kerhervé a repris connaissance. Pâle et digne, elle s'approche de son mari qui expire sous les yeux de son fils. Elle s'agenouille et pose la tête de son vieux compagnon sur ses cuisses. Son regard se porte sur Alain de Kérillis. Le lieutenant s'est traîné sur quelques mètres et se trouve assis, le dos repo­sant contre le mur de la ferme, les mains crispées sur son ventre. Le sang coule doucement entre ses jointures, mais, hélas ! ainsi que le lieutenant Fleuriot, il est parfaitement cons­cient.
La fermière voudrait parler, mais l'émotion étrangle les sons dans sa gorge. Kérillis a remarqué la plaie à vif, la blouse brûlée.
- Ils vous ont torturée, les misérables, ânonne-t-il faible­ment.
- Non !... lance la fermière dans un cri de désespoir. Non, ils m'ont trompée.
De son bras tendu, elle désigne Munoz dans son uniforme anglais.
- Quand ils m'ont brûlée, je n'ai plus rien dit ! Je le jure sur la Vierge, sur mon fils et mon mari qui vont mourir.
- Je vous crois, madame. Pardonnez-moi d'avoir douté, marmonne Kérillis.
- Alors, on les "sèche" ? gueule un milicien impatient.
- On les garde et on les soigne, réplique Zeller.. Ils savent des choses qui nous intéressent.
Di Constanzo inspecte l'état des blessés avant d'ordonner :
- On ne garde que les deux officiers. Si on trimbale les autres, ils vont nous caner dans les doigts. Foutez-moi le feu à la baraque et aux granges.
Une dizaine de miliciens s'engouffrent dans les bâtiments. Très vite une épaisse fumée s'échappe des issues, puis les premières flammes apparaissent. De Kérillis et Fleuriot sont traînés à l'écart.
- Balancez-moi tout ce qui traîne au feu, ajoute Di Constanzo.
Les morts et les blessés sont aussitôt précipités dans la ferme qui, très vite, n'est plus qu'un gigantesque brasier.
Alertés par les coups de feu, deux camions allemands ar­rivent; une trentaine de soldats de la Wehrmacht en descendent sous le commandement d'un sous-officier et rejoignent les miliciens. Le sous-officier assiste au dernier assassinat - seul le fils Kerhervé a échappé au supplice. Transporté par ses deux bourreaux, Harbinson a le temps de leur crier : "Charognes !", avant d'être projeté dans un mouvement de balancement.
Les deux miliciens se retournent et s'éloignent en courant, pour éviter les effets de l'asphyxiante chaleur. Quand l'un d'entre eux découvre le Feldwebel allemand, il arbore à son égard un sourire niais. Dans un mélange de crétinisme et de morgue, il donne l'impression de mendier une connivence mal­saine.
Cette grimace provoque chez l'Allemand une réaction furieuse et incontrôlée. Se servant de son lourd fusil Mauser comme d'un bélier, il porte de toutes ses forces un coup de crosse à la face ahurie du milicien qui se renverse en arrière, le nez fracassé, un oeil crevé, la pommette éclatée.
En allemand, Zeller intervient, sans colère :
- Ne vous emportez pas, et surtout ne m'obligez pas à faire un rapport.
Le Feldwebel désigne d'un geste les deux officiers blessés :
- Que comptez-vous en faire ?
- Les interroger. Ils savent beaucoup de choses qui peuvent nous aider à anéantir le reste de leur unité.
- Confiez-les-moi. Ils seront soignés et interrogés par mes services.
- Pas question, mon vieux ! Ils vous déclareraient leurs noms et leurs numéros matricule et rien d'autre. Faites la guerre comme vous l'entendez... Le renseignement, c'est nous que ça regarde.
- Vous êtes un beau tas d'ordures! jette le Feldwebel.
- Maintenant, ça suffit! intervient, hargneux, Di Constanzo. Foutez-moi la paix. Nous dépendons de la Gestapo de Pontivy. Si nous faisons un rapport sur l'incident, vous savez ce qui va vous arriver. Alors, tirez-vous et fermez vos gueules. De notre côté, on s'étouffera.
L'Allemand crie un ordre. Ses hommes regagnent leurs camions qui font demi-tour et s'éloignent.
- La vieille et le gosse, qu'est-ce qu'on en fout ? interroge Zeller.
- Laisse-les. Le gosse va crever. Que la vieille aille raconter ses histoires, ça incitera les autres bouseux à se méfier.
Du haut d'une colline, à quelques kilomètres seulement, Croenne, Pams et Terisse ont trouvé refuge dans un hameau. Ils regardent, accablés, l'épaisse fumée qui s'élève, lugubre et révélatrice, de la ferme Kerhervé.
Les lieutenants de Kérillis et Fleuriot sont transportés dans les locaux de la Gestapo de Pontivy.
Pendant trois semaines, chaque jour et chaque nuit, ils sont torturés jusqu'à l'évanouissement. A l'issue de chaque séance, un médecin les soigne et les ranime.
En trois semaines, les Allemands et les miliciens ne tireront des deux martyrs que leurs noms et de méprisantes insultes.
Fleuriot mourra le premier au cours d'une séance de supplice. Kérillis tiendra quatre jours de plus. Son corps n'est plus qu'une plaie sanglante, ses membres brisés, son visage déchiré, lorsque, la veille de l'arrivée des Américains, dans une hargne sauvage, Zeller l'achèvera, lui tirant un chargeur entier dans la tête.
***

Bien cordialement,
Francis.

*** / ***

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