Faire de la guerre en AFN une sorte de laboratoire propret où les belligérents étaient des gentlemen serait ridicule. Naturellement, si on la compare à d'autres fronts, l'analyse se discute. Le front africain fut très dur du fait des conditions climatiques souvent extrême, mais aussi par l'âpreté de la lutte. De nombreuses unités du Commonwealth se distinguèrent dans l'abattage systématique des blessés, le plus souvent à la machette, les Maoris néo-zélandais et les Australiens étant coutumiers du fait. Ces derniers étaient d'ailleurs régulièrement abreuvés d'alcool: un vétéran italien m'avait raconté que lui et ses collègues les repéraient à l'odeur, la nuit, moment privilégié de leurs attaques; il y voyait d'ailleurs un lien direct avec leur sauvagerie. Les témoignages britanniques ne manquent pas sur ce sujet non plus, ceux de métropole ne voulant absolument pas être mis "dans le même panier". Je n'ai jamais lu ou entendu de témoignages concernant des exactions particulières de l'Afrikakorps, hormis sur leurs propres alliés! La RAF, quant à elle, eut à son actif quelques "boulettes". L'exécution sommaire de prisonniers (ou le fait, tout simplement, de ne pas laisser la vie sauve à ceux qui lèvent les bras)fut probablement aussi fréquente qu'ailleurs (là, les témoignages sont nombreux, et chez tout le monde!). N'oublions pas les autochtones, surtout les nomades, qui payent aujourd'hui encore un prix bien élevé à la folie des hommes (les mines: une quarantaine de morts par an en Egypte et en Libye), ni les colons italiens, personnes âgées, enfants et femmes, ces dernières étant parfois livrées à l'appétit des "libérateurs" ou des autochtones assoiffés de vengeance. |