Opinion révisée - L'armée de l'empereur - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

L'armée de l'empereur / Jean-Louis Margolin

En réponse à -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Questions Japon de Jean-louis Margolin

Opinion révisée de Nicolas Bernard le dimanche 11 mars 2007 à 22h41

1) S'agissant de Homma, je suis encore un peu sous le coup de la démonstration du très nippophile John Toland dans son Banzaï ( ). L'"humanité" (plutôt le pragmatisme) du personnage, attaché à l'amitié nippo-philippine, me paraît peu niable, ce qui m'a amené à me demander si les responsabilités de la marche de la mort de Bataan n'étaient pas à rechercher auprès de son adjoint, Kawane. Quant à Yamashita, que j'idéalisais un peu depuis que j'avais appris sa non-responsabilité dans le massacre de Manille (son procès par les Américains a, me semble-t-il, été une farce organisée par MacArthur), disons que la mention de son rôle dans la politique des "trois-tout" a failli me faire tomber de ma chaise ! Mais il est vrai que sa présence sur place correspond, me semble-t-il, à l'élaboration de cette stratégie. J'ignorais également qu'il avait pu participer, au moins de loin, dans les atrocités commises à Singapour. En fait, pour tout vous dire, j'étais un peu victime du syndrome du Good German... Officer, si vous voyez ce que je veux dire. A ce sujet, votre livre remet bien des pendules à l'heure.

2) S'agissant de Hiro-Hito, je me demandai ce que vous pensiez du bouquin, très controversé, très discutable d'ailleurs, mais dans le même temps novateur en son temps, de David Bergamini, La conspiration de Hiro Hito, Fayard, 1973. Selon Bergamini, l'Empereur aurait manipulé son monde pour mieux faire avaler ses projets d'annexion de la Chine et de l'Asie du Sud-Est. Si l'affirmation centrale me paraît manifestement exagérée, il reste qu'il m'amène à me poser diverses questions sur des faits plus ponctuels, comme Nankin, ou l'intervention japonaise contre l'URSS au printemps-été 1939.

3) Disons que c'est précisément le thème de la récup' politique par les nationalistes coréens qui m'a alarmé. Non pas le fait en lui-même, mais son ampleur, et son impact sur la réalité de la chose. J'ignorais absolument tout de la dimension "contractuelle/juridique" de cette politique de prostitution, par exemple.

4) J'avais lu votre article sur le web avant votre ouvrage. En fait, la seule question que je me pose sur Nankin est celle de l'implication de l'Empereur. Avant votre ouvrage, j'estimais, influencé par Iris Chang et David Bergamini - qu'elle reprend à son compte - que l'Empereur avait planifié l'extermination de cette ville, et nommé les généraux requis (Nakajima, et son oncle Asaka) à cet effet, le crime devant ensuite être attribué à l'innocent Matsui. Le but ? Un peu comme Hiroshima : terrifier l'adversaire pour l'amener à signer la paix. Mais la réalité du massacre est davantage nuancée, le bain de sang ayant visé certaines catégories de Chinois, et en particulier les prisonniers et les hommes. Vous êtes bien sévère vis-à-vis de Matsui, ou alors c'est encore le syndrome décrit dans le 1) de mon message qui fait des siennes : n'a-t-il pas été un partisan de l'amitié sino-japonaise ? n'a-t-il pas cherché à discipliner ses hommes ? n'a-t-il pas été dépassé par les événéments, étant d'ailleurs malade ? Sans en faire un bouc-émissaire (il commandait les troupes, il en avait la responsabilité, et il était sur place, il savait), sa condamnation à mort me paraît réellement injuste, dans le contexte de 1948.

5) S'agissant de Tojo, je me pose encore la question de savoir s'il se prenait pour un dictateur à la Hitler, ou s'il n'a été qu'un simple exécutant des exigences de l'Empereur, ou de l'armée, ou des deux. Si son intégrité n'était pas un mythe, ou s'il était corrompu.

Son rôle dans l'entrée en guerre du Japon suscite chez moi un certain malaise. Certes, il s'est fait le représentant des bellicistes. Mais le 16 octobre 1941, il a adressé un message confidentiel au Premier Ministre Konoye (belliciste contre la Chine, pacifiste contre les USA), lui déclarant qu'il avait pris conscience des désaccords existant entre les militaires sur les possibilités de vaincre l'Amérique.

Tojo suggérait à Konoye de démissionner avec le gouvernement, afin de laisser le prince Higashikuni prendre la tête du nouveau cabinet. Modéré, Higashikuni serait le seul à pouvoir mettre fin au contentieux opposant la Marine à l'Armée dont Tojo représentait les intérêts. Démarche pour le moins étonnante ! S'est-il agi d'une manœuvre politique destinée à piéger Konoye ? Difficile à dire.

Konoye a en tous les cas démissionné donc, mais l'Empereur refusait de nommer Higashikuni : un prince de sang impérial n'aurait su être mêlé à la déclaration de guerre, si elle devait avoir lieu. D'où la nomination de Tojo à ce poste.

Est-ce à dire d'ailleurs que l'Empereur a définitivement opté pour la guerre ? Ce n'est pas certain, puisqu'il exigera du général nippon, qu'il sait totalement fidèle au trône, de poursuivre les négociations avec Washington. Le choix de Hiro-Hito a été inspiré par le conseiller spécial de ce dernier, le marquis Kido, proche de Tojo et lui-même renard de la politique. Kido voulait éviter de "mouiller" la famille impériale dans le déclenchement de la guerre : Tojo était le meilleur choix. Honnête, digne de confiance, il obéirait au doigt et à l'œil.

Cette manipulation politique a été décrite par Edward Behr. Il faudrait que je relise Herbert Bix, le dernier en date - et excellent - biographe de l'Empereur, mais j'aurais aimé avoir votre avis sur ce point, à la date qui vous conviendra bien entendu.

Bonne chance pour vos travaux consacrés au communisme chinois, sujet épineux s'il en est, ce d'autant qu'il me semble que le Parti communiste local maintient toujours une politique de transparence digne du stalinisme...

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes