Le livre de Calvi sur l'OSS en AFN et France de 1942 à 1945 est bien intéressant. On constate que l'histoire de la guerre secrète fut elle aussi réécrite dans les années qui suivirent la Libération par les mémoires gaulliste et communiste. Certains agents français de l'OSS hésitèrent même à faire reconnaitre leur engagement pour la cause alliée car ils redoutaient d'être considérés comme des "traîtres" ! Et pourtant, ils furent des centaines à prendre des risques souvent considérables pour informer les Américains et un SR français masqué mais toujours actifs. A Berne, des anciens du SR de l'armée d'armistice, un 2e Bureau qui resta opérationnel durant les deux années et demi de vie de la zone Sud, acceptèrent de communiquer leurs renseignements à l'OSS à condition de pouvoir également les communiquer à Alger et ensuite à Londres. Certains avaient fait reconnaitre par Paul Paillole leur double engagement : dans la nouvelle armée française amalgamée et dans l'OSS, cela pour éviter justement les malentendus une fois le pays libéré. Le commandant Pourchot à Berne, mis en congé du 2e Bureau par Vichy, continua à renseigner son supérieur, le col. Rivet du SR de Vichy qui prit l'appellation anodine des Travaux Ruraux (TR) et mena contre les agents de l'Abwehr et du SD une guerre efficace et meurtrière. (16 agents allemands et collabos fusillés après arrestation et interrogatoire.) Après l'occupation totale de la France (nov. 42), les chefs du SR de l'armée d'armistice optèrent pour la clandestinité. Un livre vraiment intéressant.
A suivre.
RC |