Or Joly, chercheur courageux, nie clairement et tranquillement que la politique antisémite du premier Vichy ait été purement autochtone. Il montre qu'elle est loin de se réduire à une revanche des antidreyfusards doublée de celle d’une droite mal remise de ses frayeurs de 1936, après la victoire électorale de Blum.
Qu'un chercheur courageux nie clairement et tranquillement quelque chose ne signifie nullement qu'il dise la vérité.
Cette droite que vous dites "mal remise de ses frayeurs de 1936"(sic) mais c'est elle qui avait ouvert le cycle des passions haineuses et de la tentation de guerre civile. Avant le Front Populaire, il y eut 1934; et dans une époque où l'Allemagne tombait sous la botte des nazis, où l'Italie déroulait les oriflammes du fascismes, et où l'Espagne allait également passer à l'acte du combat fratricide, il est quand même gonflé de poser les agresseurs en victimes.
Je veux bien concéder qu'il y eut, en 1940, la rencontre et la connivence charmée entre la bête immonde à croix gammée et la bête immonde tricolore; mais n'allez pas au delà.
Les Allemands n'ont rien importé du tout, rien imposé non plus. Le pétainisme a été tout aussi antisémite que le nazisme, et bien PLUS que le fascisme italien ou le franquisme.
L'antisémitisme français était plus ancien que l'allemand, et quand il s'est exprimé dans toute l'allégresse de sa haine déchaînée, il n'a jamais eu besoin d'importer des talents d'outre Rhin. Relisez la collection du Pilori, ou de Gringoire, on doit pouvoir les trouver, à la BN.
Et comme le mal n'a jamais été vraiment éradiqué, les métastases réapparaissent. Beaucoup plus ici que dans les berceaux du nazisme, du fascisme, et du franquisme. |