Mort d'un réalisateur militant. - Pour comprendre la guerre d'Algérie - forum "Livres de guerre"
Pour profiter de
tous les avantages
de ces pages, vous
devez accepter
les cookies



Forum
des livres, revues, sites, DVD, Cd-rom, ... , sur la 2e Guerre Mondiale, de 1870 à 1970
 
 Le débat sur ce livre
 
 L'accueil
 Le menu
 Le forum
 Les livres
 Ajouter un livre, ...
 Rechercher
 Où trouver les livres ?
 Le Glossaire
 Les points
 Les pages LdG
 L'équipe
 Les objectifs
 La charte
 Droit de réponse
 L'aide
 
 
 

 


La description du livre

Pour comprendre la guerre d'Algérie / Jacques Duquesne

 

Mort d'un réalisateur militant. de René CLAUDE le vendredi 13 octobre 2006 à 19h47

Gillo Pontecorvo, le réalisateur italien du film militant, La Bataille d'Alger, ancêtre du docu-fiction, est mort hier à Rome.
Lire :
L'Etrange Festival (édition 2003) l'avait programmé.
Je reproduis ici ma note déposée lors de sa diffusion le 04 novembre 2004 sur Arte :
Arte programme le film culte de Gillo Pontecorvo (1966, Italie) qui avait provoqué des réactions très vives lors des premières visions publiques tant le sujet - un épisode crucial de la guerre d'Algérie - restait très douloureux; le film n'obtint son visa de contrôle qu'en 1971. Cette reconstitution engagée d'une bataille rude et cruelle qui affecta toutes les familles d'Alger s'inspirait du récit de Yacef Saadi, un des responsables du Front pour la zone autonome d'Alger.(...)

Cette note intégrait l'excellente présentation du film par Francis Moury, de L'Etrange Festival (des extraits) que voici que voilà :
Le Front de Libération Nationale (FLN) algérien avait commencé à organiser la révolte contre la présence française dans toute l’Algérie au cours du 1er novembre 1954 en signant une série de massacres dans les exploitations agricoles et d’attaques contre les forces armées françaises. C’est le début de la guerre d’Algérie. Le recours au terrorisme - frappant aussi bien soldats français que civils français qu’Algériens pro-français (Harkis) ou simplement employés par les Français, atteignit la ville d’Alger à un rythme rapidement préoccupant. Le F.L.N. prélève un impôt révolutionnaire, exécute sommairement les récalcitrants algériens, s’organise en fractions autonomes, armées, clandestines. Le 7 janvier 1957, jour de la sainte Mélanie, le général Massu se voit remettre par Robert Lacoste, ministre résident, les pleins pouvoirs sur Alger. Massu et son chef-d’état major Godar font quadriller la ville par la 10ème D.P. et un régiment de zouaves surveille la Casbah, le vieux centre dédalesque d’Alger. C’est le début d’une traque contre la cellule algérienne du F.L.N et ses principaux chefs : Ben M’Hidi Larbi est arrêté mais les chefs (Yacef Saadi et Ali-la-Pointe) de la zone autonome - la Casbah - demeurent introuvables. Les colonels Bigeard (3ème R.C.P.) et Brothier (1er R.C.P.) sont particulièrement impliqués : il font face, dès le 3 juin 1957, non plus seulement à des mitraillages collectifs mais à des poses de bombes dans les lieux publics. Les autorités militaires françaises emploient tous les moyens - torture incluse - pour remonter la piste et reconstituer l’organigramme. Jouant son va-tout, le F.L.N. augmente la fréquence et l’impact des attentats : le 27 juillet c’est neuf bombes qui explosent simultanément dans Alger. Dès lors, une course contre la montre est lancée : elle s’achèvera par l’arrestation de Yacef Saadi et de ses lieutenants le 24 septembre 1957. Le F.L.N. est exsangue, la bataille d’Alger un succès militaire mais l’usage de la torture, dénoncé par des officiers, des prêtres, des intellectuels de gauche comme de droite, engendre un conflit politique et moral au sein même des forces armées régulières, voire du gouvernement jusqu’à faire tomber la IVème République : le général de Gaulle arrive au pouvoir en 1958.
(...)
La quasi-totalité des 138 rôles du scénario furent tenus par des non-professionnels : Brahim Haggiag (Ali la Pointe) était un paysan des environs d’Alger. Le co-producteur/acteur Saadi Yaceff avait été le responsable historique de la zone autonome de la Casbah dont les 80.000 habitants apportèrent leur concours à la figuration. Seul Jean Martin (le colonel Mathieu) avait été élève du Conservatoire de Louis Jouvet. Les quatre actrices principales étaient aussi des non-professionnelles que Pontecorvo initia à l’art dramatique.
Son montage - une multitude de scènes parfois assez brèves reproduisant d’une manière impressionniste la chronologie des faits - est particulièrement soigné. L’interprétation est remarquable tant du côté des acteurs algériens que des autres, des comédiens que des non-professionnels. Magnifique photographie en cinémascope N&B. de Marcello Gati qui avait été chef-opérateur de La bataille de Naples (Nanni Loy, 1962) et une des grandes partitions de Morricone. La verve et le sens de l’épopée ne sont pas rappeler - le paradoxe n’est qu’apparent tant l’esthétique contredit comme en se jouant les positions politiques des uns et des autres " in situ " - ceux d’un Mark Robson dans la seconde partie de Lost Command [les centurions] (USA / Fr. 1965). La violence y est constante et souvent très impressionnante. On n’oubliera pas, par exemple, l’exécution sommaire du proxénète. On pouvait encore, dans les années 1980-1985, le visionner dans une copie assez belle en double-programme avec, par exemple, un thriller de Michael Winner au Bellevue, l’une des salles disparues corps et âmes du quartier Belleville à Paris : le public y était composé en partie de témoins directs des évènements et la projection se déroulait dans un silence respectueux que la passion ne troublait jamais. Signe incontestable de la réussite du film.


Bien cordialement,

RC

*** / ***

lue 1244 fois et validée par LDG
 
décrypter

 



Pour contacter les modérateurs : cliquez !

 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes