Le film de Claude Berri rediffusé mardi... - Ils partiront dans l'ivresse - forum "Livres de guerre"
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Ils partiront dans l'ivresse / Lucie Aubrac

En réponse à
-1Le point de vue de Jacques Baumel de René CLAUDE

Le film de Claude Berri rediffusé mardi... de René CLAUDE le samedi 27 mai 2006 à 11h03

La rediffusion de ce film de fiction consacré à Lucie et Raymond Aubrac tourné par Claude Berri en 1997 le mardi 30 mai (2006) sur France 2 me donne l'occasion de parler d'un livre récent.

Je viens d'achever la lecture du récit de Jean-Louis Théobald, A vingt ans avec Jean Moulin. De Fresnes à Cassino, éd. du Cêtre, 2006.
On rappelle que ce jeune résistant, officier de liaison entre Jean Moulin et le général Deslestraint, fut arrêté avec le chef de l'Armée Secrète (Delestraint) dans le cadre des opérations des polices nazies menées dans toute la France au printemps 1943 à la suite d'une faute grave de Aubry. (un message en clair dans une boîte aux lettres brûlée.) Après des interrogatoires, il est détenu à la prison de Fresnes durant des mois, un séjour forcé qu'il sut mettre à profit pour se faire envoyer des accessoires qui facilitèrent son évasion du convoi Nacht und Nebel qui le conduisait avec des résistants arrêtés à Paris et chez le docteur Dugoujon à Caluire vers les camps nazis.
Il put passer en Espagne et en Afrique du Nord. Là, à sa demande, il fut affecté au Ier régiment de fusiliers de la Ière division française libre.

Pour rédiger son récit, il a lui aussi consulté les archives françaises et allemande. (rapports Dora et Kaltenbrunner). Il fut interrogé par les enquêteurs dans le cadre de l'instruction du second procès Hardy.
Ses conclusions sont les mêmes que celles de la plupart des historiens : il est persuadé de la culpabilité de René Hardy et de la responsabilité aggravée d'Aubry dans l'affaire de Caluire.
Il s'"étonne" des parcours politiques de certains :
Tels les biologistes avec leurs microscopes, nous avons cherché à localiser les tumeurs. Seuls ceux qui ont été arrêtés et relâchés par la police allemande sont suspects. Non seulement nous les connaissons, mais nous avons les documents et archives qui nous le confirment. Il s'agit de ceux qui ont été arrêtés entre février et mai 1943, fichés par les Allemands. Ces personnages sont encore vivants.
N'est-il pas étonnant qu'en juin 1944, René Hardy, résistant authentique, était membre du cabinet d'Henry Frenay, ministre à Alger et que Raymond Aubrac, résistant authentique, était membre du cabinet d'Astier (de la Vigerie), ministre de l'Intérieur à Alger ?Tous deux avaient eu à assumer des responsabilités importantes dans les mouvements Combat et Libération. Tous deux avaient été arrêtés et relâchés par la police. Officiers de réserve l'un et l'autre, ils auraient pu reprendre ou continuer le combat en Italie ou lors des débarquements, il y avait de la place...

Théobald soulève la question des militants et cadres résistants arrêtés, libérés ou évadés, mais de toute façon brûlés et qui devaient normalement être retirés du combat clandestin et être exfiltrés de France occupée ou mis au "vert".
Concernant l'importance des Mouvements (politiques) aux yeux des nazis, il écrit :
En juin 1943, (...) les polices allemandes étaient parfaitement au courant des activités résistantes sans toutefois accorder beaucoup d'intérêt, semble-t-il, au côté politique qui animait la scène des combats de chefs. Nous l'avons bien remarqué durant nos interrogatoires.
On sait qu'à cette date, les Allemands sont surtout préoccupés par les effectifs de l'Armée Secrète dont ils surestiment le nombre en France, cela d'autant plus que les Alliés ont su créer le doute quant à un débarquement possible à l'automne 1943.

Quant aux résistants arrêtés et relâchés dans la cadre de l'affaire de l'Armée Secrète (le but de la réunion de Caluire étant, on le rappelle, de nommer un successeur à Delestraint), Théobald écrit :
Le devoir de mémoire est important... Cela dit, il m'est aujourd'hui impossible de croire certaines aventures qui tiennent plus de la bande dessinée que de la réalité. La Gestapo par exemple.
Qui peut croire que l'on entrait en 1943 dans les bureaux de cette super-police, structurée depuis 1933, afin d'aller discuter, à Lyon préciséemnt, avec tel ou tel officier pour négocier un rendez-vous amoureux, voire un mariage avec son amant ensanglanté gémissant au fond d'un cachot ? Comment admettre que tel ou tel de nos camarades ait pu être arrêté et relâché sans avoir signé un pacte avec le diable ? Comment donner crédit à tel témoignage après guerre de ceux qui après avoir été arrêté, étaient relâchés sans autre forme de procès ?

(p. 90 et 91)

Bien cordialement,

RC

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