Jacques Mordal dans son ouvrage "Marine Indochine" éd Arthaud 1953 nous donne pages 49 et 50 l'explication de la croisière du Nivôse et de l'Amiral Charner :
".../... Cette fois ce n'était plus du caoutchouc qu'il s'agissait de transporter. C'était du mazout, dont Dakar était très à court alors que les tanks de Saïgon en étaient remplis.../... Les stocks de Dakar étaient au plus bas. C'était le moment de risquer le Nivôse. On choisit l'itinéraire qui passait par le détroit de la Sonde, le sud de la Tasmanie, le cap Horn et l'Atlantique Sud.../... 15440 miles marins .../...
Après avoir rempli ses soutes aux réservoirs de Tan-my-han dans la nuit, le Nivôse appareilla discrètement à 5 heures du matin le 1er juin (1942), pour le cap Saint-Jacques où l'Amiral Charner le rejoignit pour lui faire escorte jusqu'à 2000 miles au sud du détroit de la Sonde.
Le voyage faillit être prématurément interrompu le 6 juin à la suite d'une attaque de l'aviation japonaise, survenue au passage du détroit de la Sonde, en dépit des promesses faites. Le Nivôse, attaqué de fort près, vit se former à moins de cent mètres deux immenses gerbes qui vinrent lui lécher la coque. Puis l'assaillant s'éloigna, sans doute conscient de sa méprise, car il battit des ailes en s'esquivant, et le voyage se poursuivit sans autre alerte. Le 14 juin, par le travers du 45ème parallèle sud, très au large de la côte australienne, l'Amiral Charner fit ses adieux au pétrolier et reprit le chemin de Saïgon où il fut de retour le 28.../..."
L'auteur poursuit, dans une formule que je résume :
Le 29 juillet le Nivôse fut pris sous l'escorte du croiseur auxiliaire Quercy et du sous-marin Sidi-Ferruch qui le prirent en charge jusqu'à Dakar, où il arriva après une traversée de 65 jours.
Amicalement et cordialement Jean-François Bastère |