Bonsoir,
Dans "Les hommes partis de rien" , René Cassin répond à Robert Mengin (et à bien d'autres), a propos d'une soit-disante allégence au général, pendant du serment au Maréchal.
"Désireux de montrer son indépendance politique et son exceptionnelle clairvoyance, Robert Mengin a, dans un ouvrage intitulé De Gaulle à Londres (La Table ronde, Paris) entendu se glorifier d’avoir, un des seuls Français libres, refusé de signer son acte d’engagement dans les FFL, après plusieurs semaines de collaboration dans un service de celles-ci, _ et cela « parce qu’il ne pouvait accepter une allégeance personnelle vis-à-vis du général de Gaulle nommément cité ». Mais il suffit de lire le libellé de l’acte d’engagement que l’auteur a reproduit pour constater que le général y est nommé exclusivement ès qualités de commandant en chef des FFL. Lorsque après avoir épuisé la patience des officiers compétents, M. Mengin est venu me voir en septembre 1940, je n’ai pas eu à lui faire un long cours de droit, mais à lui rappeler qu’une porte doit être ouverte ou fermée. Ou bien on use de sa liberté de ne pas entrer dans une armée de volontaires ; ou bien, si l’on veut y entrer, on doit se soumettre au statut commun. L’idée qu’un militaire volontaire peut contracter individuellement un engagement par des clauses à sa convenance avec son chef de service et être payé de même par lui est aberrante et anarchique. Il est absolument inexact et injuste de prétendre (comme le fait plus loin l’auteur) que ceux qui ont signé l’acte d’engagement aient aliéné en quoi que ce soit leur indépendance politique et leur liberté de choix."
Cordialement
Laurent |