Bonsoir,
En 1940, l'une des grandes lacunes de l'armée française fut l'absence quasi généralisée de moyens de communication dignes de ce nom. Certains hauts-gradés vouaient encore une admiration particulière au pigeon-voyageur pour communiquer entre leurs QG et le front.
Les DCR n'étaient pas les mieux loties. Rares étaient les unités de chars disposant d'une radio pour communiquer entre-eux. Le char de tête dirigeait la manoeuvre, les autres suivaient sans se poser de questions. Lorsque le conducteur du char de tête, aveuglé par l'éclat d'un obus, partait à la dérive ou faisait demi-tour, toute la meute partait à la dérive ou faisait demi-tour.
Les équipages de blindés ne manquaient pas d'imagination pour remplir leurs missions . Par exemple, le chef de char donnait ses ordres au conducteur par coups de pied dans les fesses. Un coup de pieds dans la fesse droite signifiait "virer à droite".....
Les numéros 6 et 7 de "Batailles et Blindés" publient "Cruel printemps" ou le récit de Michel Rouselle, conducteur de char de la 4e DCR pendant la campagne de mai/juin 1940. Un très beau témoignage sur la campagne de 1940 et les conditions de combat !
Les conditions de combat ? Par exemple, les hommes d'équipage de la 4° DCR communiquaient entre eux par fil ou plus exactement par cordelettes. "Pruvost tire d'un coup long sur les cordelettes qui me relient à lui. J'arrête le char...".
Ces petits détails font sourire. Le sourire se fige lorsque le char de Rouselle est touché de plein fouet.. (...) Pruvost se laissant glisser le long de la caisse du char, parvient à rejoindre le sol contre lequel il se plaque immédiatement. Je tente d'en faire autant mais ces maudites cordelettes fixées à mes bras et attachées au berceau du canon me retiennent prisonnier ! Angoissé, le coeur battant à tout rompre, je redescend au fond du char pour m'en libérer. (...)
Bien cordialement,
Francis. |