... s'il n'y avait eu le Grand Charles pour s'opposer à l'AMGOT.
Et puis, sans envolée lyrique, sans souffle épique, sans une belle dose d'utopie et beaucoup d'illusions... l' Europe serait restée celle de ma studieuse (?) jeunesse.
Petit exemple exhaustif :
De Bruxelles à Paris à bord d'une vieille 2 CV, amoureusement rafistolée, qui avalait les pavés du Nord à la stupéfiante vitesse de 40 km/h par vent arrière !
Douanes belgo-françaises ! Fouille en règle par des cerbères en uniformes soupçonnant un trafic de "sèches" (de nos jours on dit "clopes" et en beau français "cigarettes"). La 2 CV y laissait quelques vis et boulons à défaut de plumes. Quelques bornes plus loin, le scénario se reproduisait. On avait intérêt à vérifier les freins de son véhicule et de s'arrêter pile pour éviter d'être expédié
ad patres par ce qu'on appelait la douane volante. Ce n'était pas, comme on pourrait le croire, des aviateurs mais des douaniers motocyclistes qui vous guettaient au coin d'un bois.
Au retour, c'était les douaniers belges qui justifiaient leurs émoluments. Ah! Le flacon d'eau bénite provenant de la grotte de Lourdes, cadeau pour une vieille tante pieuse ! Pour éviter qu'un nez sacrilège ne vérifie le contenu de la bouteille et ne vienne polluer le précieux liquide, le voyageur préférait acquitter les droits de douanes sur les alcools et spiritueux.
Anecdote sans intérêt ? Revenons à l'Europe des années 50 ! Additionnons les anecdotes de ce genre ! Un referendum aurait récolté 99,999 % de oui. Le 0,001 % étant l'exception qui confirme la règle. (Je ne désigne personne... des fois où.... §:-))
Blague à part, les gaullistes (si tant est qu'ils aient jamais existé) portent avec les communistes une large part de responsabilité dans ce premier échec politique de l'Europe. Et ils y ont finalement perdu. L'OTAN a perduré, et le réarmement de l'Allemagne - des Allemagne - a été relancé. (Nicolas)
Blague à part itou ! La CED fut effectivement torpillée par les souverainistes qui se disaient gaullistes, par les... euh... par les "France d'abord quand même" et par les communistes.
Quant à de Gaulle, je reprends ce qu'il disait :
" ...il faut d'abord que l'Europe existe, en tant qu'entité politique, économique, financière, administrative et, par dessus tout, morale, que cette entité soit assez vivante, établie, reconnue pour obtenir le loyalisme congénital de ses sujets, pour avoir une politique qui lui soit propre et pour que, le cas échéant, des millions d'hommes veuillent mourir pour elle." Toujours d'actualité ? Ou est-ce que je rêve ?
Enfin, je m'en voudrais de ne pas vous livrer une lettre ouverte d'un Tchèque qui aurait pu être plombier :

Je sais que ça n'a rien à voir avec la CED mais tout de même!
Bien cordialement,
Francis.