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La France et son Empire dans la Guerre / Collectif

 

un beau texte sur la 1ere DFL : de Laurent Laloup le mardi 31 mai 2005 à 22h12

Dans le tome 3, un bel hommage à la 1e DFL, par Pierre JARRY :

La 1ere division française libre se refusait catégoriquement à expliquer pourquoi elle avait été baptisé » « D.M.I. » par les « moustachi » (pour les non-initiés : allusion aux moustaches du général Giraud). Elle avait l’esprit de corps le plus farouche qu’on puisse imaginer. Un noyau de Free French intransigeants y entretenait la flamme impitoyable de la pureté : plus d’un curieux en a senti la morsure.
Dans la poussière provençale, sous les pluies vosgiennes, la Gironde à peine atteinte, sauver Strasbourg aux bords de l’Ill, les vétérans de la 13e DBLE, des bataillons de marche et des fusiliers-marins ont célébré le culte de Bir Hakim – patriotisme régénéré sur la croix de Lorraine par le sang du sacrifice – un peu comme les Camisards devaient prier Dieu, Christ pétrifié par la dissidence de la Réforme, dans les solitudes des Cévennes.
Ecorchés vifs de la fidélité ! Ils souffraient parce que leurs rêves patriotiques ne pouvaient pas ne pas se déformer en se matérialisant enfin autour d’eux. Ils souffraient, poignée d’hommes, de se voir décimés, grignotés par les dernières batailles. Ils souffraient parce qu’ils se croyaient perdus dans une masse hétérogènes. Ils enviaient la division Leclerc non seulement d’avoir marqué les grands coups de Paris et de Strasbourg , mais encore d’avoir échappé au poids d’un commandement « étranger » - entendez : un commandement qui n’était pas issu des FFL. Ils avaient pris, au sein de l’armée britannique, le pli de l’indépendance ombrageuse : au sein de la nouvelle armée française, le pli ne se défaisait pas. Jamais la fierté et la susceptibilité nationales ne s’affirmèrent avec plus d’intensité frémissante que chez ces Français-là.
On leur parlait de la guerre. La guerre, comme ça, en général. Ils répondaient : -Quelle guerre ? ne tolérant pas qu’on confondît toutes les guerres, la leur et celle des autres, rappelant qu’il y a plusieurs manières, diversement méritoires, de servir son pays les armes à la main, soulignant, quelquefois avec cruauté, l’importance respectives des titres de chacun, de l’ancienneté, du volontariat surtout, n’admettant à leur niveau qu’un engagement total.
De cette sensibilité particulière avait jailli, on s’en doute, des vertus merveilleuses. Un certain style en était né, dont les traits majeurs étaient, dans l’action, une témérité de parti-pris et, dans l’habitude, une ironie jamais prise en défaut.
La mémoire retrouve aisément ces traits dans les chefs de la division : le général Charles Diego Brosset qui, à défaut d’une malchance au front, malchance défiée tous les jours et tous les jours miraculeusement suspendue, devait, selon la triste logique des choses, mourir comme il est mort, victime de la folle imprudence avec laquelle il lançait sa jeep sur toutes les pistes menant au feu,-le général Garbay, son successeur, qui avait adressé avec discipline au Bureau de Presse de l’Etat-Major une autobiographie où il se peignait lui-même comme « un triste », un joueur d’échecs taciturne et un pêcheur à la ligne insociable.
Du haut en bas de la hiérarchie, à travers toutes les variantes suscitées par les tempéraments, d’un bout à l’autre de la bataille, dans toutes les conjonctures, les « purs » de la 1ere DFL gardaient un air de famille. Le général Brosset n’arrivait pas à faire admettre que lui seul dans la division pût être exempté du port du casque. Quand, au début de janvier 1945, la 1ere DFL, devenue division Garbay, doit s ‘étirer sur 50 km au sud de Strasbourg pour faire face à la menace montant de Colmar, on voit bien que les jeunes recrues ont été imprégnées par la légende de la « bande à Koenig » : tous les hommes de services montent en ligne, le PC du général est gardé par une compagnie de réparation, et, malgré le coup dur d’Obenheim où le BM24 est encerclé, cette très mince croûte d’héroïsme arrête les « panthers » et autres fauves mécaniques. Un artilleur sauve le dernier canon de sa batterie en « tuant » un « Tigre » au bazooka.
Et les Free French tombés dans la dernière étape da la marche au Rhin laissent à ceux qui ont eu le bonheur de pouvoir pousser plus avant, le très amer regret d’une aristocratie irremplaçable.


Cordialement
Laurent

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