Figure du mal absolu - Histoire de la Milice - forum "Livres de guerre"
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Histoire de la Milice / Jacques Delperrié de Bayac

 

Figure du "mal absolu" de René CLAUDE le mercredi 25 mai 2005 à 10h05

Dans son essai critique sur Drieu, Drieu la Rochelle ou le bal des maudits (PUF, 2001), Jacques Lecarme, un universitaire qui ne craint pas d'écrire "je" et "moi, je", cite l'étude de Jacques Delperrié de Bayac à propos d'un roman de Roger Nimier, Les Epées qui scandalisa et rendit son auteur célèbre.

Quand je lus "Les Epées", vers 1960, je fus à la fois horrifié et fasciné par ce qui m'apparaissait comme une transgression scandaleuse : dans un roman paru au lendemain de la Libération, le protagoniste-narrateur était un "milicien", et n'en manifestait aucun repentir. C'était une première dans l'histoire littéraire. Heureusement que le jeune âge de l'auteur dissuadait de lui prêter le choix de son héros ! Le milicien représentait à mes yeux la figure du mal absolu, et il la représente toujours : il s'y joue une perversion radicale du sentiment patriotique. Après avoir lu la minutieuse et impartiale "Histoire de la Milice", publiée en 1969, on ne voit pas quoi retrancher à la condamnation passée par Charles de Gaulle dans ses "Mémoires de guerre" (1956) quand, vis-à-vis de la Milice et de son chef Darnand, il évoque "toutes les formes de l'épouvante, de la torture et de la corruption" et "les honteuses horreurs de la persécution juive". Roger Nimier anticipait d'un quart de siècle cette mode "rétro" qui consistera à faire du collaborateur, et non du résistant, le héros de fiction évoquant les années noires. Le scandale - et le succès public - ne viendront pas de l'écrit, mais de l'écran, avec "Le Chagrin et la Pitié" (1969), puis avec "Lacombe Lucien"(1974). Si le héros de ce film n'est pas un milicien, c'est un auxiliaire français de la Gestapo, collaborant avec la Milice, et cette nuance est minime, mais c'est surtout un quasi-milicien totalement ignorant des enjeux de son adhésion, et en cela il est à l'opposé du François Sanders des "Epées".
(p.102-103)

Faire de Roger Nimier un ex-milicien, un fasciste et un écrivain infréquentable - Simone de Beauvoir, entre autres bien-pensants, s'était déchaînée à l'époque contre l'auteur du Hussard bleu et des Epées - est ridicule et malhonnête. Nimier au lendemain du grand massacre, faisait un amer constat :
Premièrement, des écrivains qui s'étaient effectivement compromis avec le nazisme et/ou la Milice, personnages publics, devenaient des accusés parfaits à offrir à une opinion publique qui quelques mois avant la Libération saluait encore par centaines de milliers Pétain à Paris avant de suivre de Gaulle sur les Champs-Elysées. Et surtout, les écrivains compromis déviaient l'attention du public de ceux qui, banquiers, entrepreneurs, officiers, magistrats, etc., avaient collaboré mais étaient utiles à la reconstruction d'une France qu'ils avaient pourtant contribué à ruiner et à dévaster.
Deuxièmement, le jeune auteur redisait de façon un peu brutale que la création littéraire devait rester absolument libre et éviter les casernes idéologiques où les donneurs de leçons (déjà !) voulaient la tenir enfermée.
Lisez, relisez les romans de Nimier et ses Journaux de lecture : nulle trace de fascisme(*) chez cet écrivain brillant - trop peut-être et trop doué aussi ! - qui défendait le talent et le style chez les autres au-delà des restrictions et interdits.

Bien cordialement,

RC

(*) Il dédia son roman Les Enfants tristes à la mémoire de son ami Henri Mosseri assassiné par les nazis en Italie en 1944.

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