Bonjour René, bonjour à tous,
Je suis partagée quant à savoir si les Allemands ont entamé un véritable processus de « dévictimisation ». Je suis la première à dire que nous ne devons absolument pas accabler les Allemands des fautes qu’ont commis CERTAINS de leurs parents.
Appartenant à ce qu’on appelle la « jeune génération » (eh oui, certains d’entre nous préfèrent s’intéresser à l’Histoire plutôt qu’à « Loft Story » ou à « Star Ac » !!), j’ai l’occasion de côtoyer des jeunes personnes de mon âge, autrichiennes et allemandes, et je suis confondue par le degré de responsabilité qu’ils ressentent lorsque l’on parle de la Seconde Guerre mondiale. J’aimerais leur dire : « Mais cela suffit ! Vous n’êtes pas responsables du passé, même si des enseignements doivent être tirés ! ». Il faut voir à quel point on a pu les culpabiliser (à l’école, je suppose)… Il me semble que le chancelier allemand a récemment déclaré que tous les Allemands étaient responsables de leur passé… Je ne pensais pas qu’il était à ce point possible de rétroagir sur le passé. Je serais très émue si l’on m’accusait des forfaits de la milice française (« 40 millions de pétainistes », en 1940, non ?? –cf un livre très connu de M. Amouroux). C’est en mettant tout le monde dans le même sac que le totalitarisme (sous toutes ses formes) pointe le bout de son nez, me semble-t-il.
En même temps, je ne peux m’empêcher de penser que le retrait de l’Allemagne (en 1934) de la SDN, la remilitarisation de la Rhénanie en 1936, l’annexion de l’Autriche, puis de la Bohême-Moravie, et enfin, l’écrasement de la France, ont été applaudis par de larges franges de la population germanique… Donc, c’est vrai, la population a souffert dans l’enfer des bombes, trop de sang versé ! Mais il y a l’humiliation des pays vaincus en 1940 et 1941… Et l’humiliation constitue la lie de la vengeance, même si elle prend les formes d’une tragique injustice.
Voilà quelques pistes de réflexion, mais il y a encore beaucoup à dire ! A vous la parole !
Cordialement,
Claire. |