Bonjour,
Celles et ceux qui comme moi doutent de plus en plus de la pertinence de la notion d'objectivité appliquée aux sciences humaines et surtout à leurs sources écrites (documents archivés) seront heureux d'apprendre que l'historien Jean-Pierre Vernant - compagnon de la Libération - a déclaré que les historiens qui interrogeaient les Aubrac ont oublié ce que doit être un historien (...) toute leur machine est fondée sur l'idée que le témoignage des gens qui ont été au cœur de la Résistance, c'est zéro (...) Ils croient qu'il existe des documents qui sont des faits objectifs, ce qui est proprement grotesque pour un historien (...) Si un historien ne sait pas qu'un document, c'est exactement comme un témoignage, c'est-à-dire qu'il faut se demander : Qui l'a écrit ? Quand ? Pourquoi ? A qui est-il destiné ? (...)
Cité dans par Henri Weill dans le livre d'entretiens avec Serge Ravanel, Les valeurs de la Résistance, éditions Privat, 2004.
Bien cordialement,
RC
PS : J'avais, bien modestement, tenté de développer cette position il y a longtemps sur un autre forum...
Puisque ce sont des être humains, des "moi, je", qui rédigent des papiers qui deviendront archives, en faire des éléments objectifs indiscutables est ridicule et contreproductif sur le plan historiographique. |