Bonjour,

Quelques-uns se sont indignés (non sans raison) de l'impudence de Guitry et d'Arletty. Un article du "Figaro" intitulé "Silence aux camps" réagit violemment contre les "pitoyables vanités" des artistes et exige un peu plus de fermeté dans l'exercice de la justice.

"L'épuration ne saurait se faire dans un tohu-bohu de répétition générale. Elle veut de la discrétion, de la dignité. Il est grand temps de faire entendre aux éminentes personnalités de nos camps et de nos prisons qu'elles n'ont qu'un devoir: le silence".

Rien n'y fit! Pouvait-il en être autrement? Comment faire taire ceux dont le métier consiste précisément à faire entendre leur voix?
La tâche des juges n'était guère aisée avec d'une part des dossiers ne comportant que fort peu de chefs d'accusation et d'autre part une opinion publique versatile, séduite par les "impudences" des accusés. L'opinion publique c'est cette foule, la même, qui acclamait Pétain sur le parvis de Notre-Dame et quelques semaines plus tard acclamait le général de Gaulle.

Bien cordialement,
Francis.