Bonjour-bonsoir,
On se demande comment les militants de base et les petits cadres vécurent de manière intime la nouvelle du pacte germano-soviétique et surtout s'ils furent réellement informés du retournement idéologique imposé par Moscou aux partis occidentaux...
Dans le chapitre de sa biographie de Rol-Tanguy (Tallandier), Roger Bourderon écrit à propos du futur chef des FFI parisiens :
Reste toutefois le tournant stratégique de l'automne, l'alignement du Parti communiste français sur la thèse de la guerre impérialiste des deux côtés développée par l'Internationale, legommage, pendant des mois, de l'antifascisme. Rol passe à côté de ces péripéties :
"Je suis resté sans l'ombre d'une hésitation sur ma conviction que le seul ennemi était Hitler et je n'ai d'ailleurs absolument pas eu connaissance d'un changement d'orientation politique. En tout cas, ma détermination antifasciste n'a jamais failli. Peut-être parce que j'étais passé par les Brigades (internationales), que j'avais vu le fascisme de près ? Par la suite, en étudiant la période, on a eu un peu tendance à transposer ce qui se passait au sommet, dans les directions, et à faire comme si tout le monde, tous les communistes, étaient au courant. Ce n'était pas du tout le cas. Moi, par exemple, à partir du moment où je suis parti aux armées, j'ai été totalement coupé du Parti communiste. De septembre 1939 à l'été 1940, je n'ai jamais eu entre les mains un texte du Parti.
(p.137 - 138)
Bien cordialement,
RC
PS : On lira avec intérêt la chronique bien équilibrée dans L'Humanité en ligne de cette biographie "définitive". |