Bonjour,
Merci de ces remarques et précisions.
Lorsque l'on se passionne pour l'histoire des résistances durant l'Occupation et sous Vichy, il est encore difficile de découvrir des synthèses raisonnées - libérées de l'affect - sur des sujets longtemps enveloppés dans de puissantes mythologies.
L'engagement dans la résistance des membres du PCF clandestin est, semble-t-il, un thème qui reste toujours assez délicat car cet affect y fait parfois de l'obstruction, si j'ose dire.
Les deux auteurs de la passionnante enquête publiée dans leur essai Le sang des communistes ont abordé le sujet sans réserve, une attitude assez récente.
Durant des décennies, en Histoire contemporaine - et aussi chez les spécialistes de la littérature française de la première moitié du XXe siècle - règna un climat idéologique soupçonneux envers celles et ceux qui tentaient de travailler sur l'histoire des communistes et l'influence de leur culture dans le but de rétablir la réalité et de l'importance de l'engagement des militants ouvriers et intellectuels et de leurs compagnons de route. En cherchant à montrer la réalité historique du PCF des années noires et de sa résistance, ils étaient soupçonnés de "visées réactionnaires", de "faire le jeu de la droite", etc. (Je l'ai entendu.) On le constatait encore à la fin des années 80, le communisme restait, malgré la connaissance du goulag, des purges, des déplacements forcés et des alliances politiques opportunistes, empreint d'une charge émotionnelle assez profonde chez les déçus, les ex(clus) ou les chercheurs encartés qui avaient de la peine à lever le tabou pour exposer les faits.
(J'ajouterai que le discours comparatiste - que je crois fallacieux - nazisme/stalinisme, nazisme/communisme n'a pas arrangé le climat général !)
Bie cordialement,
René Claude |