Bonsoir,
J'ai revu avec intérêt le film de Schœndœrffer.
C'est un peu l'anti-Spielberg par le traitement choisi pour montrer ce qui fut une bataille terrible, un "Verdun asiatique". Dans Il faut sauver le soldat Ryan, Spielberg tétanise la spectateur par les chocs sanglants, l'entassement des corps déchiquetés et des flots d'hémoglobine qui font de la mort au combat un spectacle. Schœndœrrffer, lui, opte pour une mise en scène créant la distance chez le spectateur. Peu d'effets "sang et boyaux", peu de scènes de soldats tués au combat, des plans et des cadrages soignés mais sobres et un jeu d'acteurs comme "en-dedans" parviennent à instaurer, je trouve, une distance qui invite aussi à une nostalgie. (Comme dans l'un de ses meilleurs films, Le Crabe-Tambour.)
J'y ai retrouvé aussi un peu du ton de Jules Roy dans son récit-requiem pour les soldats morts à Diên Biên Phu.
Bien cordialement,
RC |