Bonjour,
Ainsi que l'écrit aussi Jean-Luc Barré dans "Devenir de Gaulle", les deux bénéficiaires directs de l'élimination de Darlan sont Giraud et de Gaulle. (A la satisfaction du Connétable, le comte de Paris est emporté dans la tourmente, ainsi que le souligne Guérin.)
Churchill, lui, s'était opposé à l'expédient - même très provisoire - Darlan. Pour le premier ministre, le choix imposé à Eisenhower par Roosevelt était une grave erreur politique.
Guérin cite un extrait des Mémoires de Michel Poniatowski :
"Après avoir vainement tenté d'en convaincre le président américain hostile à de Gaulle, Churchill ne cachait plus sa conviction : d'une manière ou d'une autre, il fallait se débarrasser de Darlan, et, le cas échéant, L'ABATTRE. Il le dit et le répéta à son entourage. Pour l'exécution il disposait du SOE, le Special Operation Executive."
Selon Poniatowski (ministre de l'Intérieur de Giscard et son éminence grise), le SOE et l'OSS "disposaient en Algérie d'un camp d'entraînement(...)situé non loin du cap Matifou. Dès leur arrivée en novembre 1942, ils formèrent un corps franc français avec des volontaires issus des Chantiers de jeunesse et auquel fut donné un enseignement accéléré. Bonnier de la Chapelle en faisait partie. (Note : on le voit en effet en uniforme des Chantiers sur un cliché du livre de Mémoires de Pierre Ordioni.) Son instructeur était Carleton Coon, agent personnel de Donovan, directeur général de l'OSS." (p. 1002-1003)
Selon Poniatowski, l'agent Coon se trouvait en position d'assistance devant le palais d'Eté lors de l'exécution de l'amiral Darlan. Un Coon qui partit en mission au Maroc de suite après l'attentat...
Bien cordialement,
RC |