- | Une action qui se définit par une distinction précise des populations visées, par l'intention de les détruire systématiquement, par la mise en oeuvre de moyens techniques adaptés et dépendants d'une organisation sociale efficace. [Jean-Clément Martin, Violence de guerre ( Les mots de la violence), Editions Complexes, 2002, p.40] |
Bonsoir,
Démarche mémorielle ? Desbois ne s'en cache pas !
- Ainsi, au début du livre, plusieurs pages sont consacrées à Rawa-Ruska où le grand-père de Patrick Desbois fut interné : recueil de témoignages, etc...qui laissent entrevoir que des prisonniers juifs ont été assassinés sous les yeux des prisonniers français. Rawa-Ruska fut le catalyseur qui poussa Desbois à se lancer dans cette entreprise de grande envergure.
- Dernier paragraphe du livre ! Plusieurs années plus tard, tombe enfin le fax tant attendu où Desbois peut lire la traduction d'une archive soviétique : la déclaration du garde forestier de la forêt entre la Pologne et l'Ukraine où dix mille Juifs auraient été exécutés en décembre 1942.
Démarche empirique au départ, démarche scientifique ensuite lorsque Desbois s'entoure d'experts, consulte les archives pour étayer les recherches sur le terrain.J'en ai le souffle coupé. Sept ans après avoir retrouvé Ruwa-Ruska, le camp 325 et les fosses communes des Juifs, à nouveau Rawa-Ruska refait surface. Est-ce possible ? Les nazis ont-il réquisitionné les prisonniers français pour creuser une fosse de dix-huit mètres de longueur ...
Pourquoi ce revirement ? Le financement des recherches ? Desbois ne s'en cache pas ! Quatre pages de remerciements comme celui-ci : Merci à la Fondation .... sans l'appui financier... je n'aurais jamais abouti.Voilà aujourd'hui qu'un prêtre catholique de 52 ans, conseiller du Vatican pour la religion juive, est à son tour en passe de bouleverser les représentations que nous avions de ce qu'il nomme "la Shoah par balles" dans l'Ukraine occupée...
Patrick Desbois saisit alors ce dont nul ne s'était avisé : que dans cette région, "la mémoire du génocide existe, et que ce sont les petites gens, les paysans, qui la portent".C'est le choc. Et le début d'une extraordinaire entreprise qui le conduit, depuis six ans, à sillonner l'Ukraine pour interroger les témoins oculaires de ces tueries, en localiser les charniers et en reconstituer le déroulement...
Parmi les mille découvertes relatées dans ce livre, qui comprend aussi un impressionnant cahier photo, il en est une particulièrement stupéfiante : ce sont les "réquisitionnés", ces villageois, souvent adolescents à l'époque, que les Allemands allaient chercher avant les exécutions. Parfois, plus de 150 enfants étaient ainsi utilisés. Acteurs contraints de ces carnages, ils s'expriment pour la première fois...
Le moins qu'on puisse dire est que le Père Desbois adresse ici une grande leçon d'humilité aux historiens qui, non seulement n'avaient jamais pensé à interroger tous ces gens, mais qui, jusque-là, raisonnaient à l'intérieur de la tripartition classique entre victimes, bourreaux et témoins. Comme l'avoua le chercheur allemand Dieter Pohl : "Père Desbois, vos "réquisitionnés", dans aucune archive je n'en ai jamais entendu parler.
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