le Glossaire de Francis a trouvé : - | Au sens strict "Abteilung" pourrait se comprendre comme étant la partie d'un ensemble.
Dans la Wehrmacht, le terme prend diverses significations selon son utilisation. Dans la majorité des cas, "Abteilung" signifie "bataillon". Le terme est également utilisé pour désigner un détachement (un détachement d'armée par exemple), une section ou un département.
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- | Dans l'armée suisse, à l'instar de la Wehrmacht, le terme désigne aussi un corps de troupe composé de plusieurs unités (compagnies, batteries) mais se traduit en français par "groupe" ("gr art" pour "groupe d'artillerie" [Art Abt / Artillerie Abteilung] ou "gr DCA" pour "groupe de défense contre avions" [Flab Abt / Fliegerabwehr Abteilung), alors que "bataillon (bat)" se traduit en allemand par "Bataillon (Bat)" ("Inf Bat" pour "Infanterie Bataillon" [bat inf / bataillon d'infanterie] ou "Pz Bat" pour "Panzer Bataillon" [bat chars / bataillon de chars).
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- | Le terme, un néologisme importé d'Allemagne nazie, sera adopté par Vichy pour désigner la liquidation ou le transfert des entreprises juives à des "aryens". On parlera plus volontiers d'aryanisation économique en vue d'éliminer toute influence juive dans l'économie nationale.
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Mémento des principaux mouvements politiques collaborationnistes
sous Vichy.
- PPF : Parti Populaire
Français (Jacques Doriot) - organe de presse: "Le Cri du Peuple de
Paris"
- MSR : Mouvement Social Révolutionnaire (Eugène
Deloncle)
- CSAR : Comité Secret d'Action
Révolutionnaire - appelé par dérision "La Cagoule". - organe de presse:
"La Vie nationale".
- RNP : Rassemblement National
Populaire (Marcel Déat) - organe de presse: "L'Oeuvre".
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La Parti franciste (Marcel Bucard) - organe de presse:
"Le Francisme".
- PFNC : Parti Français National
Collectiviste (Pierre Clementi) - organe de presse: "Le Pays
Libre".
- La Ligue française (Pierre Constantini) -
organe de presse: "L'Appel".
- Le Front franc
(Jean Boissel) - organe de presse: "Le Réveil du Peuple".
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Le Feu (Maurice Delaunnay) - organe de presse: "La
Tempête".
- Le Groupe Collaboration (Alphonse de
Châteaubriant) - organe de presse: "La Gerbe".
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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CGQJ - Commissariat général aux questions juives - Vichy |
- | Créé par la loi du 19 mars 1941, le CGQJ a mission de "gérer" la "question juive". A sa tête est nommé Xavier Vallat, l'auteur sinon l'inspirateur du statut des Juifs de juin 41. En mai 42, Vallat, jugé trop mou, est remplacé par un extrémiste, habité par une haine frénétique des Juifs: Louis Darquier mieux connu sous le nom de Darquier de Pellepoix.
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Dans ce texte : réponse à Hillberg de Fabrizio Calvi le jeudi 14 décembre 2006 à 23h19
Le Festin du Reich
Interrogé par le Monde des Livres du 20 octobre 2006, à l’occasion d’une nouvelle édition de sa monumentale histoire de la destruction des juifs d’ Europe, le professeur Raul Hilberg, s’insurge contre la campagne des restitutions menée tambour battant,par le Congrès juif mondial et d’autres instances de la communauté juive. Selon Hilberg « cette question, au cours des quinze dernières années, a pris une importance démesurée » Il qualifie de « sidérantes » Les sommes réclamées par « l'Organisation mondiale juive de restitution » aux banques suisses, aux compagnies d'assurances et aux entreprises accusées de s'être enrichies en recourant au travail forcé. Tout cela le « choque »
Depuis 1995, effectivement, différents groupes s’efforcent de corriger, même de manière symbolique, les excès et les horreurs du nazisme par une série de compensations financières obtenues auprès des banques suisses, des compagnies d’assurances, des entreprises dont la SNCF. C’est, le recours de la dernière chance pour les quelques centaines de milliers de déportés toujours en vie, leur ultime possibilité de voir leurs griefs reconnus par la communauté internationale sous forme de sommes qui, mis à part certaines exceptions qui ont défrayé les chroniques internationales, sont, à nos yeux et à ceux des anciens déportés, dérisoires.
Les « terribles abus » et les « sommes…sidérantes » dénoncés par Hilberg sont symboliques. Elles n’atténuent en rien la douleur des victimes. Ces règlements financiers ne sont que de piètres rappels aux sociétés et aux entreprises coupables d’avoir exploité plusieurs millions d’esclaves de toutes les nationalités, religions, et appartenances politiques, et en particulier, les restes de la communauté juive d’Europe et d’Afrique du Nord, pendant six longues et interminables années. La Fondation allemande pour la mémoire—le Stiftung—débourse, au cas par cas, pour dédommager certaines victimes de l’esclavage concentrationnaire employé par l’infrastructure industrielle du Reich, des indemnités qui dépassent pas les 10 000 euros . Peut-on parler d’ « abus » ? De « sommes sidérantes » ?
A la question « Que reste-t-il à apprendre sur la Shoah ? M. Hilberg nous encourage à combler les trous , à « étudier plus en profondeur la question de la mémoire » et en particulier les répercussions « éthiques » de la « fictionnalisation » de l’Holocauste. Enjeu tout à fait louable dans un monde qui replonge régulièrement dans un état d’amnésie chronique à propos des dimensions de l’entreprise génocidaire du pouvoir national-socialiste et de ses alliés européens. Mais, pour Hilberg comme pour de nombreux historiens et chroniqueurs de la Solution Finale, le versant économique du génocide n’existe pas. L’économie de la destruction des juifs d’ Europe ne fait pas partie, officiellement et officieusement, du discours intellectuel sur la Shoah.
Nous avons écrit le Festin du Reich pour provoquer un regain d’intérêt sur la dimension économique du crime génocidaire commis par les nazis en collaboration étroite avec le gouvernement de Vichy. De 1997 à 2000, la mission Matteoli mandatée par le gouvernement français, a dépouillé et étudié à la loupe les dossiers du Commissariat général aux questions juives et d’autres institutions françaises du temps de guerre afin de dresser un bilan de la spoliation économique de la communauté juive de France. Elle n’a fait que survoler les abus commis par les élites industrielles, financières, et politiques pour exploiter, déraciner et éliminer les juifs de France et les opposants au régime de Vichy. La mission a alors considéré que la presque-totalité des avoirs spoliés avait été restituées à leurs légitimes propriétaires dans la décennie ayant suivi la libération de la France. Conclusion plus que discutable.
Lors d’un entretien en 1942 avec la Propaganda Abteilung (division « Propagande ») de l’autorité militaire allemande en France occupée, Darquier de Pellepoix, chef du Commissariat général aux questions juives (CGQJ) estime les biens juifs à aryaniser à « 100 milliards de francs, plus peut-être »,. On ignore sur quoi se fondait l’estimation de Darquier et quelle proportion de ces biens fut réellement aryanisée. En revanche, on ne peut que souligner la prudence de la commission française chargée des restitutions pour qui les Juifs français ne furent spoliés que « de quelque 5 milliards de francs sur la totalité de leurs biens (immobiliers, œuvres d’art, épargne, commerce) ».
Dans l’entretient déjà cité Darquier de Pellepoix, explique sa politique économique antijuive : « Il s’agit essentiellement de priver le Juif de son arme principale, qui est l’argent. L’aryanisation économique se fait soit par transfert des biens juifs à des Aryens, soit, purement et simplement, dans le cas où elle s’avère non viable, par la liquidation des affaires juives. C’est une œuvre immense….. »
A` Nuremberg, les crimes contre l’humanité comprenaient les actes de pillage et de vol commis contre les populations civiles. Même s’il était sous-tendu par des motifs idéologiques, le pillage était un instrument à part entière du programme d’extermination de la communauté juive. L’acte de spoliation des biens et avoirs juifs pouvait alors être qualifié de crime contre l’humanité. Les individus et institutions qui avaient consacré_ leur temps, leur énergie, leurs moyens à paupériser la communauté juive de France étaient coupables de crimes économiques et, dans le cadre du tribunal militaire international de Nuremberg, de crimes contre l’humanité. Les crimes économiques commis par les élites du régime de Vichy avec la connivence des services secrets et de l’infrastructure militaire allemands et l’ultra-droite nationaliste française auraient dû faire l’objet de procédures exceptionnelles à la fin de la guerre. Or les autorités françaises n’ont jamais tenu compte des principes retenus par le tribunal militaire international de Nuremberg relatifs au volet économique des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés par l’Allemagne nazie et ses alliés en Europe et en Extrême-Orient.
Pourtant dès 1940 les biens de 160 000 personnes d’origine juive et non-juive, furent absorbés et redistribués au sein de l’économie française, restructurée de fond en comble, secteur par secteur. En moins de cinq ans, l’économie française se transforma en une machine productive aryenne, profondément déjudaïsée, ce qui empêcha de manière irrémédiable au lendemain de la Libération la mise en œuvre d’une politique de restitution véritable et sincère, seule condition préalable à une reconstruction nationale dépourvue de tout élément lié, directement ou indirectement, à l’entreprise pétainiste. Comme l’a démontré Henry Rousso avec tant de brio, la France de l’après-guerre a sombré dans l’oubli de ses crimes grâce à une politique délibérée du déni de sa culpabilité. Personne n’est venu réclamer la restitution des biens juifs accaparés par des milliers d’industriels, banquiers, mondains, et fonctionnaires de l’ère de Vichy. Leurs propriétaires étaient soit morts, soit dépourvus des moyens nécessaires pour engager des poursuites judiciaires dans les délais voulus. Seuls cinq à dix pour cent des victimes de la Shoah en France ont réussi à imposer une restitution matérielle de leurs biens. Les autres, fautes de moyens et de relations au sein des administrations n’ont pu faire valoir leurs griefs.
Le crime économique fait partie de l’acte génocidaire. Demeuré impuni à ce jour, il est à l’origine de l’instabilité de la société française de l’après-guerre jusqu’à nos jours.
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