C'est en novembre 1942 que l'Américain Allen Dulles arriva en Suisse après un parcours risqué à travers la France. C'est à Berne qu'il installa son bureau de renseignement du nom de OSS (ancienne CIA). Le but était l'aide aux mouvements de résistances et les tractations avec des Allemands en vue d'une reddition et tout le reste qui va avec l'activité de renseignement. Il eut d'excellents rapports avec les SR suisses et plus particulièrement avec le major Waibel avec lequel il collabora sur la reddition de l'armée allemande d'Italie. C'est ce récit passionnant qu'il nous livre. Et c'est là qu'on voit qu'il est possible de raconter l'Histoire d'une manière passionnante et vivante au même niveau qu'un excellent roman d'aventure.

Voici quelques lignes de Allen Dulles à propos de ce livre:

Les sources du récit de cette opération Sunrise sont mes propres notes ainsi que celles de Gaevernitz et nos souvenirs des négociations, corroborés par les comptes rendus et les documents dont nous avons disposé. Aussitôt après la reddition du 2 mai 1945, le général Donovan nous demanda de le rejoindre et nous ordonna de préparer pour l'état-major interarmes une relation complète de tout ce qui s'était passé. Le 22 mai, Gaevernitz et moi, nous avions terminé et présenté un rapport intégral, qui nous a servi de guide pour la rédaction de ce livre.
Donovan, qui n'avait jamais été opposé à l'idée de faire connaître au grand public, quand la sécurité le permettait, ce que son organisation était capable d'accomplir, avait autorisé qu'on raconte notre aventure. Il n'avait que l'embarras du choix quant au moyen de publication. Histoire secrète d'une reddition, par Forrest Davis, parut dans le Saturday Evening Post, en 1945. Il n'y avait plus aucune raison, après tout, de conserver le secret.
De 1950 à la fin de 1961, j'ai travaillé pour le gouvernement américain et n'ai rien fait paraître; je me suis contenté de rassembler mes notes. C'est au cours de cette période que, Gaevernitz et moi, nous avons obtenu des généraux Wolff, Röttiger, Vietinghoff, ainsi que de Dollmann, de Rahn et d'autres, leurs versions personnelles des événements auxquels ils avaient participé en tant que principaux acteurs du drame. Quand, il y a peu de temps, nous avons commencé ce livre, nous nous sommes aperçu qu'il restait encore certaines lacunes; à nouveau, Gaevernitz entra en contact avec quelques survivants de Sunrise et il lui fut possible de les combler presque toutes. J'ai profité également de l'aide inestimable de Howard Roman pour mettre nos documents en bon ordre et donner une structure à ce récit.
Quelques exposés déjà publiés, y compris ceux qu'avaient préparés Dollmann et Parrilli, nous aidèrent à recréer l'atmosphère qui régnait dans les milieux allemands, militaires et S. S., au cours des négociations. Le récit de Parrilli, que l'on peut retrouver dans le livre de Ferruccio Lanfranchi, cité dans la bibliographie, nous fut particulièrement utile, car il rapportait des conversations entre lui et Wolff, auxquelles personne d'autre n'avait assisté. Certains livres d'histoire récents, parmi lesquels le mémorable cinquième tome de Triumph & Tragedy, les Mémoires de Churchill sur la deuxième guerre mondiale, ainsi que The brutal friend.ship de F. W. Deakin et The last hundred day.s de John Tolandl ont fourni de précieux apports à notre entreprise. Gaevernitz et moi avons été heureux de pouvoir mettre à la disposition de M. Deakin et de M. Toland des fragments de notre documentation pour leur permettre de compléter leurs récits. Je ne mentionne ceci que pour éviter à de futurs historiens de tomber dans le piège qui consisterait à prendre ce qui n'est sans doute que répétition.