"Nous ne savions pas", assuraient les Allemands après la guerre, comme pour éluder l'énormité des crimes commis en leur nom par le régime nazi. Que savaient-ils au juste ? La propagande fabriquait-elle l'opinion? Quelles informations filtraient hors des camps ? La population allemande adhérait-elle aux théories des bourreaux? S'appuyant sur des sources en grande partie inédites - coupures de presse, films et émissions de radio, rapports officiels, correspondances privées de diplomates étrangers...- Peter Longerich apporte un éclairage essentiel à la compréhension de la Shoah. Son minutieux travail d'enquête nous plonge au cœur du quotidien de l'Allemagne entre 1933 et 1945. Un pays sous contrôle, où la politique antijuive n'obtenait l'approbation que d'un noyau dur, mais profitait de la peur, doublée d'une profonde indifférence. Un détachement coupable et, dans une certaine mesure, meurtrier. Loin de tout sensationnalisme, Peter Longerich porte un regard édifiant sur l'un des plus grands drames du XXe siècle. Dans la lignée de Kershaw, Paxton ou Friedländer, il signe ici un monument de la recherche historique.**********
Né en 1955 à Krefeld, Peter Longerich est directeur du Centre de recherche sur l'Holocauste et l'Histoire du XXe siècle à l'université de Londres. Ses travaux sur la République de Weimar et le Troisième Reich font autorité. Il enseigne régulièrement en Allemagne, aux Etats-Unis et en Israël.Francis Deleu.
Si le rapport de situation de la Gestapo pour tout le territoire du Reich en mai et juin 1935 signalait une 'indifférence croissante face à la question juive', il ne faut pas oublier que cette indifférence supposée à la population reflétait dans une large mesure l'incapacité des auteurs du rapport à évaluer la 'véritable' opinion de la population. On ne s'exprimait publiquement sur la question juive que de façon prudente, quand on n'évitait pas tout simplement le sujet, non parce que l'on ne s'y intéressait pas, mais parce que l'on était au fait du caractère extraordinairement explosif de la question juive sur le plan politique. Les auteurs des rapports de la Sopade étaient visiblement confrontés aux mêmes problèmes. Dans leur résumé d'évaluation des rapports individuels pour février 1935, ils font, eux aussi, état de 'l' indifférence', de 'l'apathie' et de la 'lassitude' de la population."
- chapitre : L’Agitation antisémite et les lois de Nuremberg - page : 116
Editeur : Edition Héloïse d'Ormesson
Date edition : avril 2008
ISBN ou ref : 2350870758
Support : livre
Genre : étude historique
Période concernée : de 1870 à 1945
Région concernée : Ouest Europe
Proposé par Francis Deleu le dimanche 11 mai 2008 à 21h35
Dernière contribution le lundi 04 janvier 2010 à 10h34
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sujet.php bidouillé par Jacques Ghémard le 8 9 2010 Hébergé par PHP-Net Temps entre début et fin du script : 0.01 s  2 requêtes