Je me réjouis de ces contributions nouvelles qui enrichissent le débat - ainsi celle de M. Lorenceau qui, à le lire, s'est certainement nourri des travaux de Raymond Aron - L'opium des intellectuels, cité plus haut, et La philosophie critique de l'histoire notamment.
J'y ajoute pour le plaisir de tous, je n'en doute pas, le superbe extrait suivant de la préface de l'étude Un destin : Martin Luther, de Lucien Febvre (PUF, 1928), dont j'ai tenté de m'inspirer dans mon propre travail sur Darlan :
« Une biographie de Luther ? Non. Un jugement sur Luther, pas davantage. Dessiner la courbe d’une destinée qui fut simple mais tragique ; repérer avec précision les quelques points vraiment importants par lesquels elle passa ; montrer comment, sous la pression de quelles circonstances, son élan premier dut s’amortir et s’infléchir son tracé primitif ; poser ainsi, à propos d’un homme d’une singulière vitalité, ce problème des rapports de l’individu et de la collectivité, de l’initiative personnelle et de la nécessité sociale qui est, peut-être, le problème capital de l’histoire : tel a été notre dessein. » |