Pour rappel, Alain Michel prétend que l'idée de déporter les enfants juifs, lors des rafles de l'été 1942, vient des nazis, pas de l'Etat français:
"Les Allemands se sont en effet aperçus qu'ils n'allaient pas remplir leurs objectifs et ont décidé d'incorporer les enfants, sur une idée de Theodor Dannecker, le bras droit de Eichmann à Paris."
Pour rappel-bis:
non, ce n'est pas une idée de Dannecker, mais de Laval (
la preuve),
exploitée par Dannecker pour remplir ses propres quotas. La nuance est de taille, me semble-t-il. D'où mon usage du terme "escamotage" pour évoquer la méthode, et la conclusion qui en découle, d'Alain Michel.
Par ailleurs, il est exact d'écrire que
"Laval veut se débarrasser des juifs étrangers et si ça peut faire plaisir aux Allemands tant mieux". Mais, plus précisément, Laval n'agit pas uniquement pour le bon plaisir de l'occupant: constatant que ce dernier se montre tout à coup plus que désireux d'expédier les Juifs de France (étrangers et français) à l'Est, il compte bien monnayer l'appui de son gouvernement, c'est à dire se mettre en position de créancier dans l'attente de quelques compensations de la part des Allemands sur d'autres matières (travail forcé, prisonniers de guerre, autonomie des forces de l'ordre, etc.). Sans pour autant se compromettre auprès de l'opinion publique. Les accords conclus entre Vichy et les Allemands sur la "question juive" sont à analyser dans ce contexte.