En soi, cela est exact, mais s’avère extrêmement réducteur. Non seulement Claude Barbier limite-t-il la bataille des Glières à son dernier jour alors qu’elle avait commencé le 5 février, mais encore omet-il de mentionner le bombardement aérien, qui avait débuté le 12 mars, le pilonnage d'artillerie du 25 mars ; le matin du 26 mars, la destruction d’une dizaine de chalets et le mitraillage des sous-bois par l’aviation allemande, les deux attaques des francs-gardes de la Milice française ainsi que la première reconnaissance offensive des chasseurs de montagne allemands, toutes repoussées par les maquisards. En outre, il ne dit mot de la contre-attaque d'une sizaine à Monthiévret l’après-midi face à la seconde reconnaissance offensive des chasseurs de montagne allemands...
En fin de compte, si Claude Barbier n’a pas tort de rappeler qu’il n’y a pas eu de grands combats aux Glières, ce en quoi il n’apprend rien de nouveau contrairement à ses déclarations, il manifeste cependant une fâcheuse tendance à minorer l’affrontement.
Certes, il y a vingt ans déjà, dans la revue Esprit de janvier 1994, les historiens Jean-Pierre Azéma, François Bédarida et Pierre Laborie déclaraient que « la production historique concernant la Résistance [avait] longtemps été une hybridation entre la science et le mythe » (page 1), que « les livres […] qui lui sont consacrés [sont] trop souvent malheureusement sur le mode épique » (page 19) et qu’il s’agissait enfin de poursuivre « le processus d’historisation de la Résistance » (page 33). Toutefois, la thèse de Claude Barbier, si elle s’inscrit dans ce dernier, est trop tendancieuse et trop peu novatrice pour creuser « l’écart […] entre des mémoires sensibles aux mythologies des sirènes pieuses et une histoire de plus en plus professionnelle » (Esprit, 1994, page 33).
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