... du manque de rigueur de Cordier, chaque fois qu'il touche à l'affaire "Vergès versus Aubrac" :
-il est persuadé que Lucie a, pendant l'été 43, payé Barbie pour que Raymond reste à Lyon; il attend la table ronde pour lui en parler; il cite à l'appui en tout et pour tout un dire postérieur de De Graaf, qu'il reconnaît lui-même mythomane; il reste sans réplique devant les dénégations de l'intéressée, arguant notamment qu'elle n'a eu de l'argent qu'en septembre;
-il croit tout aussi dur que la Gestapo connaissait l'identité et la judéité de RA, ainsi que son adresse, avant l'évasion, en s'appuyant en tout et pour tout sur le fait qu'elle est venue au domicile après ! Et à une date connue à dix jours près, ce qui laisse le temps d'une enquête.
Bien entendu, la profération de ces deux certitudes a pour résultat, voulu ou non (je laisse sur ce point Cordier face à sa conscience, dans les deux sens du terme), de mettre en doute la régularité, sinon la réalité, de l'exploit de la Résistance française le 21 octobre 1943. |