La flambée antisémite des années 30 est bien réelle. Elle ne fait pas de la France un pays antisémite, et peu d'historiens (à vrai dire, je n'en connais pas) analysent cette flambée comme tirée par la tradition catholique anti-judaïque.
Dans cette France des années 30, le juif Blum devient premier ministre, ce qui rend sans doute les antisémites furieux, mais ils ne font pas la loi. La vague antisémite, poussée par la xénophobie suscite un mouvement anti-antisémite. Je cite Esther Benbassa (Histoire des juifs de France, 1997):
« Face au déferlement de l'antisémitisme, la majorité des progressistes et des modérés, nombre de chrétiens se rangent aux côtés des juifs pour lutter contre le racisme. De jeunes publications chrétiennes comme la Vie catholique, 40000 exemplaires, fondée en grande partie pour contrecarrer les thèses de l'Action française, la revue Esprit, 4000 exemplaires, mais qui jouit d'un important prestige lié aux personnalités composant son comité rédactionnel, la publication hebdomadaire des dominicains Sept, de 50000 à 60000 exemplaires en 1936, le quotidien social-démocrate l'Aube, créé en 1932, 14000 exemplaires en 1939, les périodiques La Jeune République, le Monde ouvrier, porte-parole de la JOC, le Bulletin catholique international, le Bulletin catholique de la Question d'Israël, des Pères de Sion, diffusent les idées des chrétiens philosémites ...»
Emmanuel |