Bonsoir,
La tradition anti-juive, à caractère religieux (le peuple déicide), qui était latente dans les milieux catholiques et conservateurs, s'éveillera lors de la crise des années 30. Les étrangers fraîchement immigrés, essentiellement les Juifs fuyant l'Allemagne nazie, seront désignés comme les principaux responsables de la crise économique.
Dès 1932, la loi du 10 août limite l'emploi salarié des étrangers dont la main-d'œuvre sera désormais contingentée. L'un des effets de cette loi fut le transfert d'une partie de cette main-d'œuvre vers le travail indépendant. Cette nouvelle concurrence stimule les antisémites professionnels. Selon eux, les difficultés des artisans français sont dues aux Juifs qui ont installé des ateliers où ils embauchent les leurs à des salaires misérables et vendent leur production à des prix dérisoires.
Pour répondre aux sollicitations des Chambres de commerce, le gouvernement français promulgue toute une série de décrets-lois comme celui du 30 septembre 1935 qui impose l'obligation d'une résidence préalable de 5 ans sur le territoire français pour obtenir le droit d'exercer une profession industrielle, artisanale ou commerciale.
D'autres corporations comme celle des médecins dénoncent le scandale des naturalisations. Ils obtiennent satisfaction. Une loi de 1935 fait obligation aux réfugiés (juifs pour la plupart) non seulement d'être naturalisés mais aussi d'avoir accompli leur service militaire pour avoir le droit d'exercer comme médecins ou chirurgiens-dentistes.
Ce n'est qu'un aspect de la résurgence de l'antisémitisme. Sans nous étendre plus longuement, nous connaissons tous ces écrivains qui s'en donneront à cœur joie pour fustiger la "juiverie". Le point d'orgue sera atteint avec la victoire du Front populaire et l'arrivée au pouvoir de Léon Blum.
Sous l'impulsion des politiciens de la droite maurrassienne, le Statut d'octobre 1940 était déjà en gestation.
Bien cordialement,
Francis. |