Bonsoir,
En préambule, il me semble indispensable d'aborder les articles de "
Horizons et débats" avec recul. Le magazine professant un anti-américanisme viscéral, une hostilité farouche à l'Union européenne et affichant en outre une proximité avec le
Réseau Voltaire de Thierry Meyssan, théoricien du complotisme et du conspirationnisme, ne fait guère preuve d'objectivité et de crédibilité.
Revenons à Jean Monnet et à Charles de Gaulle.
Le portrait de Monnet est à ce point unilatéral qu'il en devient suspect. Qu'est-il reproché à Monnet :
- d'être à la source du projet d''union franco-britannique que le général de Gaulle dicta à Paul Reynaud le 16 juin 1940. Selon l'article, il s'agissait d'une atteinte à la souveraineté de la France en oubliant de préciser que le pays sombrait sous la coupe de l'envahisseur ?
- son affairisme dans les milieux de la haute finance américaine. Forcément ! Monnet - qui s'est réfugié à Londres en juin 40 - est mandaté par les Britanniques (avec l'accord de De Gaulle) pour négocier l'achat de fournitures de guerre et convaincre industriels et milieux d'affaires à accélérer les livraisons.
- son hostilité à de Gaulle et à la France Libre. Elle était réelle. Il n'empêche que quelques paragraphes plus loin l'article précise que grâce à Monnet, la France reçut pendant la guerre 4 milliards de dollars. Monnet organisait avec cet argent l’approvisionnement des «Forces françaises libres».
- En 1943, Roosevelt désigne Monnet, en AFN, comme conseiller politique auprès de Giraud plutôt qu'auprès de Gaulle en oubliant d'ajouter que Monnet manoeuvra habilement pour évincer Giraud au profit de De Gaulle. Tout porte à croire que c'est grâce à Monnet que le général de Gaulle repris le destin de la France entre ses mains. Une contribution ancienne où il en est question : 
Si les relations entre Monnet et de Gaulle restèrent tendues, ce dernier n'hésita pas à l'engager comme membre actif du CFLN et à la Libération à le nommer comme Commissaire au Plan.
- Enfin, en filigrane de l'article, suinte le rejet de l'Union européenne dont Jean Monnet eu le tort, d'être l'un des principaux artisans.
Bien cordialement,
Francis.