Ce qui manque en général à mon avis aux études sur cette question, c'est de considérer le versant nazi des choses dans toute sa complexité et, si j'ose dire, sa subtilité.
La plupart de ces études ne voient dans les intentions nazies à l'égard des Juifs que brutalité et frénésie meurtrière. Or il y a un autre versant, celui du chantage : vous voulez sauver les Juifs ? mais comment donc ! Cela fera tant de concessions pour tant de têtes... Et évidemment ces concessions étaient de taille, et de nature à prolonger les jours du régime nazi, par des fournitures d'argent et de matériel, et surtout par l'enfoncement de coins entre Occidentaux et Soviétiques.
C'est devant des chantages de ce genre que Roosevelt sans doute, et Churchill sûrement, ont réagi en disant : pour sauver ces gens un moyen et un seul, gagner la guerre au plus vite ! |