Le livre de Saul Friedländer est intéressant en ce qu'il reproduit les rapports allemands intéressant la diplomatie allemande et le Vatican. Mais il borne son étude à cette documentation, ce qui altère ses analyses et en limite singulièrement la portée. Comme souvent (car ce défaut va perdurer jusqu'à nos jours), Friedländer s'arrête à une lecture littérale des pièces, sans chercher à creuser, sans confronter ces documents à d'autres éléments, sans essayer de déterminer le contexte de leur rédaction. Bref, son livre de 1964 est une étude pionnière, mais dépassée, outre que dès cette époque les lacunes de son analyse le conduisent à une réelle absence de nuance, à l'inverse d'une étude parue au même moment chez le même éditeur,
Le Vicaire et l'Histoire, de Jacques Nobécourt.
J'ai exposé
dans cet article une bibliographie consacrée au Vatican pendant la Deuxième Guerre Mondiale, bibliographie qui mérite d'être enrichie par les ouvrages de Peter Godman (
Hitler et le Vatican, Perrin, 2010), Henri Tincq (
Ces Papes qui ont fait l'Histoire, Perrin, Tempus, 2007), Hubert Wolf (
Le pape et le diable : Pie XII, le Vatican et Hitler. Les révélations des archives, Editions du C.N.R.S., 2009), tous excellents. Un autre ouvrage, très hagiographique,
Pie XII et les Juifs, de David Dalin,
se révèle en revanche inutilisable.