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| | Réplique à l'amiral de Gaulle / CollectifEn réponse à -15 -14 -13 -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 Anecdotique mais révélateur de Francis Deleu le mardi 09 février 2010 à 16h48
Bonsoir, les élections de mars 1933 constituent une manipulation électorale de première grandeur, renforcée par les actes de violences des Sturmabteilungen. (Nicolas Bernard)
A l'attention de Boisbouvier, illustrons par deux exemples et la témoignage de François-Poncet.
- Ian Kershaw, Le mythe Hitler, note que lors du referendum et l'élection du Reichstag "unitaire" du 12 novembre 1933, 99,50 % des opposants politiques arrêtés et détenus au camp de concentration de Dachau, votèrent " ja".
Un scrutin des plus démocratiques, dans la plus parfaite légalité, rétorquera-t-on, puisque même les plus virulents anti-nazis ont été conviés au plébiscite.
- Le district de Cologne a fait mieux : 103% des électeurs inscrits ont voté " ja"
- Revenons au vote de la loi des "pleins pouvoirs" du 24 mars 1933 organisé dans un climat de terreur et d'intimidation. Seul les socialistes osèrent courageusement s'opposer. Ecoutons André-François Poncet, ambassadeur de France à Berlin : A la reprise, Wels demande la parole au nom des socialistes. Il présente la défense de son parti. Les socialistes ont pris leur part de responsabilité, au milieu de la situation tragique qui résultait de la défaite, et bien que la constitution de Weimar ne fût pas une constitution socialiste. Il demeurent, quant à eux, fidèles aux principes de liberté, d'égalité, de droit social, d'humanité et de justice. On peut les persécuter, les priver de leur force; on ne les privera pas de leur honneur. Ils ne voteront pas les pleins pouvoirs. Wels a parlé avec une extrême modération, sur un ton d'excuse et de plaidoyer, un peu comme un enfant battu qui s'attend à recevoir de nouveaux coups. Son discours n'en est pas moins, en raison des circonstances, un discours hautement honorable, digne et courageux.
Pendant qu'il le prononçait, je voyais Hitler occupé à prendre fiévreusement des notes. Il demande, aussitôt, la parole pour répliquer et se dévoile, alors, tel qu'il est : un polémiste, un agitateur de réunion publique, un fanatique sans générosité. Avec une extraordinaire passion, mordant, vibrant, vengeur, il foudroie son adversaire, il fonce sur lui, l'écrase dans un réquisitoire véhément, rappelant les années de luttes, au cours desquelles le national-socialisme a été bafoué, malmené et persécuté. "Ne nous confondez pas,s'écrie-t-il, avec la société bourgeoise ! L'étoile de l'Allemagne se lève; la vôtre va disparaître, votre heure a sonné !"
Dans la salle, les responsables du " Zentrum", impressionnés garderont le silence.
Et c'est ainsi que Hitler devint le maître absolu du Reich pour légiférer à sa guise "en toute légalité", dans tous les domaines. Les décrets n'ont plus besoin, ni de la sanction du Reichstag, ni de la signature de Hindenburg.
Bien cordialement,
Francis. |
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