Bonsoir,
Dans le journal " Le Monde" du 2 novembre 2007, Alexandra Laignel-Lavastine écrivait : Voilà aujourd'hui qu'un prêtre catholique de 52 ans, conseiller du Vatican pour la religion juive, est à son tour en passe de bouleverser les représentations que nous avions de ce qu'il nomme "la Shoah par balles" dans l'Ukraine occupée...
Patrick Desbois saisit alors ce dont nul ne s'était avisé : que dans cette région, "la mémoire du génocide existe, et que ce sont les petites gens, les paysans, qui la portent".C'est le choc. Et le début d'une extraordinaire entreprise qui le conduit, depuis six ans, à sillonner l'Ukraine pour interroger les témoins oculaires de ces tueries, en localiser les charniers et en reconstituer le déroulement...
Parmi les mille découvertes relatées dans ce livre, qui comprend aussi un impressionnant cahier photo, il en est une particulièrement stupéfiante : ce sont les "réquisitionnés", ces villageois, souvent adolescents à l'époque, que les Allemands allaient chercher avant les exécutions. Parfois, plus de 150 enfants étaient ainsi utilisés. Acteurs contraints de ces carnages, ils s'expriment pour la première fois...
Le moins qu'on puisse dire est que le Père Desbois adresse ici une grande leçon d'humilité aux historiens qui, non seulement n'avaient jamais pensé à interroger tous ces gens, mais qui, jusque-là, raisonnaient à l'intérieur de la tripartition classique entre victimes, bourreaux et témoins. Comme l'avoua le chercheur allemand Dieter Pohl : "Père Desbois, vos "réquisitionnés", dans aucune archive je n'en ai jamais entendu parler..."
Pffffff.... Je renonce à comprendre les véritables motifs de cette méchante querelle.
Bien cordialement,
Francis. |