Pourquoi connaît-on si peu le Viet Minh à travers ce qui à été écrit par les Viets ? C’est simple : les livres sortis depuis 60 ans écrits par les Viets se comptent sur les doigts de la main.
Prenons un exemple ; il y a quelques jours, Je voulais me procurer pour un ami, un livre écrit par un commissaire politique dans les années 50. ( j’en ai personnellement un que je suis allé chercher au Vietnam). Le commissaire politique de l’endroit a interdit à la veuve de me l’envoyer « parce qu’il pourrait nuire à la politique du parti ».
Car si les Communistes viets qui dirigent ce pays depuis 60 ans ont adopté « l’économie de marché », par intérêt et pour apprivoiser l’occident, ils n’en restent pas moins communistes. Les touristes français ne s’en aperçoivent pas car ils se déplacent en car dans des lieux également touristiques. Ils paraissent entièrement libres. Les Viets sont malins.
Par contre si vous vous déplacez seul ou à deux avec une carte aux 1/100.000, et un GPS dans le Haut ou Moyen-pays au Tonkin, dans un endroit où les touristes n’ont pas l’habitude d’aller, vous allez recevoir un guide touristique local qui n’est autre que l’envoyé du parti. Par exemple en 2001 au lieu-dit Pac Ban, lieu d’un camp de prisonniers français autrefois, Il m’a été interdit de « parler à la population ».
Les vieux de l’endroit voulaient absolument me raconter leur vie du temps des Français mais sont muselés par « l’accompagnateur ». C’est le cas par exemple, lorsque l’on se ballade près du camp 113 du sinistre Boudarel.
Donc les dirigeant communistes vietnamiens n’ont pas la conscience tranquille.
Et fatalement ils ne tiennent pas à ce qu’une abondante littérature de guerre vienne compromettre leur tranquillité.
Car dans ce monde fermé, il s’en est passé des choses depuis 60 ans. Ainsi après 1955, les Viets incultes devenus au Viet Minh beaucoup plus nombreux que ceux qui avaient fréquenté les lycées de l’époque coloniale dont le lycée d’Hanoï, ont chassé ceux-ci pour « dérive bourgeoise ». Ils ont été remerciés ; lieutenant-colonels, capitaines qui avaient combattu les Français, ils ont du apprendre un nouveau métier dans le civil. Giap a même été quelques temps en résidence surveillée du coté d’Along. Leurs belles maisons de l’époque coloniale ont été réquisitionnées pour loger une famille par pièce.
Alors la littérature de guerre est pauvre. Il y a même des livres qui ne portent pas de nom d’auteur, livre de pure propagande.
C’est une arme à double tranchant pour les communistes viets : Les jeunes générations viets n’étant absolument pas au courant de ce qui s’est passé il y a un demi-siècle, nous font bonne figure à nous français comme si rien n’avait existé dans le siècle et nous accueillent à bras ouvert. |