Bonjour Léon, bonjour à tou(te)s,
Nous pourrions multiplier les exemples de la complicité des autorités de Vichy dans les rafles et la déportation des Juifs. Un exemple... en
zone non occupée, dans la région de Lyon précisément.
Les rafles du Vel' d'Hiv ont suscité une certaine émotion dont font état les réactions des mouvements de Résistance et de l'Archevêché de Lyon. Pour échapper aux rafles, des enfants juifs ont été confiés à des institutions religieuses et disséminés à l'initiative du père Chaillet dans des familles françaises.
Le préfet Angeli prend le choses en mains et somme l'archevêque de Lyon de livrer les enfants à la police.
Le tract publié par la Résistance :
Sur l'ordre des Allemands, le préfet Angeli exige qu'on lui livre 160 enfants juifs de 2 à 16 ans. Ces enfants ont été confiés au cardinal Gerlier par leurs parents que Vichy a déjà livrés à Hitler. Le cardinal a déclaré au préfet : "Vous n'aurez pas les enfants." Le conflit est ouvert; le conflit est public, l'Eglise de France se dresse contre l'ignoble Tartari,. "Français de toutes opinions, de toutes croyances, écoutez l'appel de vos conscience. Ne laissez pas livrer des innocents au bourreaux.
Il s'agit d'un tract ! Excessif peut-être ? Et bien non ! Un télégramme du 14 septembre 1942 envoyé à Berlin par l'ambassadeur Bergen indique que le préfet Agneli n'est pas resté inactif :
Le gouvernement français a donné l'ordre d'arrêter les prêtres qui accorderaient asile aux juifs destinés à la déportation ou les aideraient à s'y soustraire, de quelque manière que ce soit. Ainsi, plusieurs prêtres du diocèse de Lyon ont déjà été arrêtés, certains parce qu'ils diffusaient la protestation de leur archevêque, d'autres parce qu'ils refusaient de livrer les enfants de race juive qui leur avaient été confiés.
Bien cordialement,
Francis.
PS. Le lecteur trouvera de plus amples précisions sur l'attitude de l'archevêché de Lyon ainsi que du Père Chaillet en regard du livre de Michèle Cointet "
L'Eglise sous Vichy"