Bonsoir,
Le bref article sur la visite de Hitler à Margival (au nord de Soissons) ne manque pas d'intérêt mais soulève aussi quelques questions.
Rappelons les faits ! Hitler quitte Berchtesgaden en début de soirée du 16 juin 1944 pour rejoindre Metz en avion. Le trajet de Metz à Margival se fera de nuit en voiture blindée. Hitler est accompagné de son Etat-major comprenant notamment le colonel-général Jodl et de l'amiral von Puttkamer.
Le convoi atteint Margival au début de la matinée du 17 juin.
Selon René Mathot "
Au ravin du loup", ce serait Hitler qui aurait convoqué Rundstedt et Rommel à se présenter au FHQu de Margival pour lui rendre compte de la situation. Il est peu vraisemblable que Hitler se soit rendu à Margival sur demande de Rundstedt et Rommel.
Le général Speidel, en sa qualité de chef d'état-major du maréchal Rommel, assiste aux entretiens. Selon ce dernier, Rommel et Rundstedt après avoir fait le point de la situation jugée désespérée, Hitler tenta de "remonter le moral" des deux maréchaux en mentionnant l'engagement des bombes volantes, des fusées et chasseurs à réaction capables de renverser le cours de la guerre.
L'entretien se termine à 16 heures. A la nuit tombante, Hitler et son entourage reprennent la route du retour comme ils étaient venus.
L'amiral von Puttkamer qui participa aux entretiens confia sa version des faits dans une lettre du 30 juillet 1974 adressée à René Mathot :
J'étais présent lors du séjour de Hitler à Margival, près de Soissons. Nous sommes partis en avion, le soir de Berchtesgaden vers Strasbourg ou Metz - je ne sais plus - et de là, la nuit, en voiture pour WII [*]. Retour la nuit suivante par les mêmes moyens.
Là eut lieu un entretien personnel avec Rundstedt et Rommel. Il est difficile de dire si Hitler lui-même croyait encore en la possibilité de repousser les Alliés. Les deux maréchaux, en tous cas, n'y croyaient pas. De la part de Hitler, c'était une dernière rentative de retrouner une situation par son impulsion personnelle.
Qu'en est-il d'un V1 tombé à proximité (à 3 km tout de même) qui aurait provoqué le départ précipité de Hitler ? Ni Speidel, ni von Puttkamer... longtemps après les faits ... n'en font mention ! Rumeur ou réalité ?
Bien cordialement,
Francis.
[*] Ndlr : WWII : Wolfsschlucht II (tanière du loup II)