Jean-Marc Berlière écrit :
"Pourra-t-on un jour voir disparaître ces imputations qui n'honorent pas leurs auteurs et donnent à voir une conception déshonorante d'une histoire réduite à des arguments de campagne électorale ou à des propos de café du commerce ?"
C'est louable, mais je crains que votre livre, co-écrit avec l'excellent M. Liaigre, ne comporte quelques faiblesses, et notamment ce passage qui constitue, il faut bien l'avouer, une bourde de première grandeur (p. 468) :
"c'est [par le qualficatif d'
"amateurs", N.D.L.R.]
que sont présentés - pour mieux les disqualifier - par les "historiens professionnels"
des auteurs comme Thierry Wolton, Gérard Chauvy, Jacques Baynac. Si certains ont été parfois maladroits - ou mal lus - tous n'en ont pas moins apporté nombre de faits très importants et découvertes documentaires glanés dans les centres d'archives français et étrangers désertés, ignorés ou dédaignés par ces "professionnels"
."
Thierry Wolton ? Sa thèse faisant de Jean Moulin un espion soviétique était absolument fantaisiste - pour ne pas dire ridicule - et il a été prouvé (notamment par Daniel Cordier et Pierre Vidal-Naquet) qu'il avait manifesté une réelle incompétence dans le maniement de ses sources, pour ne pas dire davantage. Gérard Chauvy ? Ses insinuations faisant de Aubrac un agent de la Gestapo étaient tout autant irrecevables, et l'ont amené à perdre un procès en diffamation qui lui était intenté. Quant à Jacques Baynac,
son "travail" ne saurait davantage être pris au sérieux.
J'attends en conséquence vos explications à propos de ce passage, lequel ne remet pas en cause votre livre (voir ma
recension), mais lui donne tout de même un arrière-goût amer, et peut donner de l'eau au moulin des communistes qui entreprendront éventuellement de vous discréditer.