"Ma dernière Vie", Fôret des Vosges:
"Il fait froid, il pleut finement, la visibilité est très mauvaise. Attaques et contre-attaques se succèdent dans la sombre forêt des Vosges où l'ennemi, habitué à ce climat et à cette végétation, se déplace sans hésitation. Ce n'est hélas pas le cas de nos malheureux "indigènes" dont beaucoup n'ont jamais connu ni la boue ni les hauts et noirs sapins dont chaque tronc ou presque, cache un piège ennemi, mine ou sniper."
"Zidou l'Gouddam", page 361:
"Ici, les Germains sont chez eux: leur réputation de peuple des forêts n'est pas usurpée. Pour nos titailleurs et nos goums, c'est exactement l'inverse: ils éprouvent la même horreur instinctive dans ces sous-bois denses, sombres et peuplés de djinns que leurs ancêtres ont connue fugitivement dans le Poitou vers l'an 732. Pourtant, tout au long de cet hiver, malgré une température polaire qui décime leurs rangs, ils vont s'y comporter magnifiquement. (...) Le piton du Haut du Faing n'est plus qu'un tas de cailloux, de terre retournée et de petit bois."
Le canonnier-radio Leygat n'invente rien: il reçut une 1re étoile d'argent sur la Croix de guerre "pour avoir, la journée du 16 octobre remplacé ses officiers décimés et assuré seul sous le bombardement et dans la fusillade, le déplacement de son poste,(...) sans jamais une défaillance et toujours dans une merveilleuse bonne humeur." (Gal Guillaume)
"Nous traversons prudemment Gerardmer, un tas de ruines calcinées. Plus un mur n'est debout, on se croirait en Italie, dans le secteur américain...La Wehrmacht, mauvaise joueuse comme à son habitude, a tout détruit et tout incendié avant de battre en retraite".
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