D'accord avec Zambon. Si la France a été libérée, c'est parce que la puissance militaire allemande avait été, sinon brisée, du moins très amoindrie par la résistance de la vaillante Angleterre, l'immense réservoir humain soviétique et la production industrielle des USA. Que des Français aient apporté une contribution à cette libération n'est nié par personne. Contribution somme toute assez modeste.
Le titre du bouquin est tendancieux. Quant à la comparaison avec l'équipe de France de foot, mieux vaut ne rien en dire...
Sur la participation des soldats des colonies à la libération du sol français, là encore, il me semble que personne ne la conteste et qu'elle n'a jamais été occultée par l'histoire officielle.
Quant au mythe des braves indigènes se ruant comme un seul homme pour libérer la Mère-Patrie, il y aurait beaucoup à dire.
La lecture de certains documents d'archives est édifiante, comme ce rapport signé de l'officier chargé de la censure postale du Ier bataillon du RMT (2e DB) qui relève, en 1943, l'absence totale de désir de combattre chez les Nord-Africains.
Peut-être faudrait-il aussi parler des sanglantes mutineries au sein des troupes coloniales fin 1944, des viols et des pillages commis massivement en Italie et dans certaines villes allemandes par des indigènes auxquels la hiérarchie militaire avait laissé carte blanche. Le service de la patrie n'était sans doute pas une rétribution suffisante...
Si on souhaite parler du rôle des indigènes, parlons-en mais sans oublier une partie de l'histoire.
N'oublions pas non plus que, jouant sur l'anticolonialisme, les Allemands ont obtenu quelques succès auprès de certains sujets de l'ex-Empire français qui ont collaboré de manière active avec l'occupant. Certains dans la Wehrmacht, d'autres dans des formations telles que la brigade nord-africaine, engagée contre la Resistance et qui a laissé de très mauvais souvenirs là où elle est passée, les plus nombreux dans l'Organisation Todt...
C'est assez peu connu mais des noirs ont combattu devant Moscou dans la LVF. Et dans des conditions météo un peu plus rigoureuse que celle des Vosges ! |