Bonjour,
Vous n'avez certainement pas tort à propos de la tiédeur républicaine de certains généraux de l'armée d'Afrique... Mais ils ont eu au moins le mérite de s'engager dans une désobeissance active au moment le plus opportun, certes mais aussi le plus crucial, le 8 novembre 42, ce qui pour un militaire de carrière de ce rang est, je crois, l'obstacle le plus difficile à franchir; quand d'autres, dans la marine notamment, se sont obstinés dans leur "loyauté" obsolète jusqu'à la fin de 1943...
Quand on voit tous ces certificats de bonne conduite qui ont été généreusement distribués à la Libération à l'ensemble de la Fonction publique, jusqu'à la fourragère pour certains corps, ce qui explique entre autres le départ précipité de Pierre Messmer pour l'Indochine, écoeuré de ces ardoises effacées si facilement et qui faisaient fi du sang versé par tant d'autres, on peut, il me semble, éprouver un peu d'indulgence pour tous ces "insurgés" de la 2e et de la 3e heure qui ont quand même largement payé de leur personne, sans pour autant être dupes, pour certains, de leurs motivations profondes. Quant à les juger sur ce qu'ils ont pensé vraiment ou pas pensé (ce qui me semble le cas de beaucoup) de juillet 40 à novembre 42, je m'en garderai bien en ce IIIe millénaire...
A propos de Pierre Messmer, j'ai eu la chance, ce printemps, de soumettre mon manuscrit à ce "gaulliste du 17 juin", pour qu'il me donne son avis sur ma tentative d'hommage à tous ces combattants bien absents des livres d'Histoire d'aujourd'hui. Il m'a répondu très aimablement, je trouve, et m'a même autorisé à publier son commentaire sur la 4e de couverture. Voici ce qu'il en disait le 27 avril 2007 :
"Votre ouvrage a, entre autres qualités, d'être bien écrit, dans un style alerte et dynamique, qui contribue à retracer avec exactitude les dures réalités des années 1942-1945."
Comme disait en 1840 le vieux maréchal Moncey impotent à ses vieux serviteurs qui le portaient, après avoir assisté au retour des cendres de Napoléon dans son tombeau des Invalides, "Après cela, Messieurs, rentrons mourir."
Bon dimanche,
Amicalement,
Jérôme Leygat (arrière arrière petit-fils d'un "pauvre conscrit de l'an 1808") |