Je suis ce débat avec grand intérêt, hélas sans beaucoup de temps ni pour lire ni pour écrire. Donc en m'excusant par avance de ce grain de sel peu élaboré.
Le père Blet est bien gentil mais il n'y a pas de raison de traiter le Vatican plus favorablement que le Kremlin de la grande époque : il faut, comme la porte de Musset, que les archives soient ouvertes ou fermées et tant qu'on se contente d'y lâcher des historiens maison, elles ne sont pas ouvertes, elles sont fermées.
D'autre part, je me refuse moi aussi à juger Pie XII d'un point de vue moral et à le juger tout court, mais précisément : bien des morts du nazisme lui sont dûs, même s'il partage cette responsabilité avec beaucoup. Son tort au sens historique, causal, du terme, est de ne pas s'appeler Churchill, notamment fin juin, début juillet 1940. Il prête alors la main, et même les deux, à la plus meurtrière, potentiellement, des manoeuvres nazies, celle qui consiste à oeuvrer au rétablissement de la paix, en considérant Churchill comme un excité bon pour la camisole.
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