... je ne me préoccupe guère de la béatification du bonhomme. La chose regarde l'Eglise et elle seule. Si d'aucuns y trouvent à redire, fort bien, mais en ce cas qu'ils argumentent.
Pie XII n'était pas l'infâme ordure du Vicaire, la pièce incendiaire de Rolf Hochchuth, ni le héros de la croisade antinazie que ses thuriféraires dépeignent. C'était un homme d'Etat, pas franchement méchant, mais encore prisonnier de sa vision catholique du monde, diplomate davantage que foudre de guerre, bref loin d'être un génie politique ou un brillant analyste. Quoique hostile au national-socialisme, il n'a pas été capable de saisir le degré de manipulation de Hitler - rares sont ceux qui, à l'époque, l'ont d'ailleurs percé à jour.
En d'autres termes, il n'a pas été un Pape plus extraordinaire que l'écrasante majorité d'entre eux. Mais l'époque l'était, elle : là est la différence. |