Il n'y a rien d'admirable à se jeter sur ses voisins, pacifiques, faiblement armés, et à accumuler des victoires faciles.
Rien "d'admirable", en effet. Gangstérisme politique et militaire, sans doute. Mais cela fait partie de la stratégie si vous adoptez une vision machiavélique voire "clausewitzienne" des choses. Dans cette optique, la guerre prolonge la politique et, hélas, seul le résultat compte. Et à cet égard, vous auriez du mal à démontrer que ce déluge de victoires n'était en rien militairement et politiquement "inspiré". Le commandement allemand de 1914, à la tête de la plus puissante armée du monde et intégralement maître de sa stratégie n'avait pas approché ce résultat en 1914. De même, le commandement allemand des années 30 est très majoritairement frileux - au minimum - en ce qui concerne la stratégie hitlérienne. Et pourtant, force est de constater que tout réussit ou presque au "caporal de Bohème" durant deux années.
En guise d'hagiographie (puisque toute nuance vous semble apparemment hagiographique), on trouve d'ailleurs en ce qui concerne les impulsions militaires d'Adolf, et ce dans de nombreux ouvrages, des formules "à contrecoeur" du type : "On est toutefois obligé de mettre au crédit d'Hitler que...". Parce que le monstre se doit évidemment d'être TOTALEMENT médiocre pour apaiser nos consciences et effrayer nos enfants. Un monde bouleversé durant une décennie par un être imbécile en plus d'être abject, voilà qui est décidément peu glorieux.
Je ne parle pas de "génie militaire" en ce qui concerne AH, notion fourre-tout n'ayant historiquement parlant pas grand sens et qu'il conviendrait déjà de définir. De César à Napoléon, chaque "génie" doit au moins être replacé dans un contexte politico-militaire. Il n'y a d'ailleurs dans ce domaine aucun absolu. Napoléon n'aurait sinon jamais franchi la Bidassoa ni le Niémen. Je parle simplement de volonté, d'un sens des réalités et du moment, et dans une certaine mesure de prise de risque calculée. Hitler eut manifestement un sens aigu des occasions et des faiblesses à court terme de ses adversaires. Il n'avait en revanche sans doute aucun sens des réalités de long terme, et notamment des forces qu'il réveillait dans le monde.
Un mot d'humeur pour conclure. Faire passer le moindre de vos contradicteurs et la moindre des contractions pour de l'admiration voire de l'hagiographie hitlérienne devient une manie assez insupportable. Il serait notamment intéressant que vous nous citiez ces fameuses "hagiographes d'Hitler" qui semblent être partout ... et nulle part...
Cordialement |