Bonsoir Léon, bonsoir à tou(te)s,
Une mise au point de Olivier Wieviorka, en encadré de la revue "Les Collections de l'Histoire", le numéro consacré aux "Drames de l'été 1945", indique que contrairement à l'idée communément admise dans l'opinion, la police française n'a pas échappé aux foudres de l'épuration. Des études récentes démontrent qu'un policier sur 5 fut sanctionné.
*** Sur les 40.000 agents que comptait la police d'Etat (hors département de la Seine, où la préfecture de police conservait son indépendance), 5.603 furent sanctionnés, 1.312 révoqués. Pour la Sûreté nationale, 1.136 sanctions furent prononcées dont 542 révocations pour un effectif total de 6.005 hommes. La justice fut plus sévère pour la haute hiérarchie (...) révoqués à 37 % que pour les 37.890 gardiens et autres brigadiers (dont 2,66% furent obligés de quitter l'uniforme). ***
Olivier Wieviorka ajoute toutefois que les amnisties, recours, grâces et remises de peine adoucirent fréquemment les sanctions infligées en 1945.
Là où je voulais en venir, sous la pression du Parti communiste, l'épuration toucha plus durement les auteurs de la répression contre les communistes que ceux de la traque antisémite. Notons, par exemple, que le commissaire François, directeur de la police générale et responsable, notamment, du sinistre camp de Drancy ne fut jamais inquiété.
La conclusion de l'historien : "L'institution policière n'en conserva pas moins le souvenir douloureux d'une épuration d'autant plus sévère qu'elle était, pour des agents habitués à obéir aux ordres, parfois incompréhensibles".
C'est là toute l'ambiguïté du détestable régime que fut celui de Pétain.
Bien cordialement,
Francis. |